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30/05/2009
De l'anarchisme considéré comme déchéance de la raison : sur Julien Coupat, par Francis Moury
Paul Grenet Le Thomisme, I Physique ou philosophie de la nature, 11, Volonté, liberté, amour (éd. P.U.F., coll. Que sais-je ?, 1953), p. 59.
«[…] Or un des caractères du monde moderne, c'est le développement de l'individualisme sous toutes ses formes. Depuis le XVIe siècle l'individualisme devient un problème angoissant. La société, les institutions, l'État se manifestent comme des contraintes contre lesquelles l'homme ne cesse de se révolter : ce sont des digues élevées contre la volonté de puissance de l'individu; mais il faut encore remonter plus haut. C'est dans le christianisme et dans la conscience chrétienne que se trouvent les sources de cet individualisme, dans le principe de la subjectivité absolue. La division en deux mondes de la conscience qu'exprime la phrase célèbre : «Rends à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu» empêche l'homme de trouver son absolu dans la Cité terrestre. L'État n'est donc qu'un réalité objective qui s'oppose au savoir que l'individu a de sa valeur absolue en lui-même et ce savoir, d'autre part, reste enfermé dans sa subjectivité. C'est là l'opposition la plus tragique qui ne se trouvait pas dans la belle liberté de la cité antique. [...] Hegel a considéré dans la Phénoménologie la Révolution française comme une tentative pour surmonter cette séparation en deux mondes. L'État devait redevenir l'expression immédiate de la volonté d'un chacun. «Le ciel allait se trouver transporté sur la terre». Cependant la Révolution a échoué, elle a abouti à la terreur ou à l'anarchie, deux faces d'un même phénomène. C'est Napoléon qui a ensuite refondu l'État moderne […]»
Jean Hyppolite, Introduction à la philosophie de l'histoire de Hegel, V, Le Monde moderne – État et Individu (éd. Marcel Rivière & Cie, coll. Bibliothèque philosophique, 1948), pp. 82-83.
La question de savoir si Julien Coupat est coupable ou non apparaît, après la lecture de sa lettre au journal Le Monde, reprise fragmentairement dans d'autres quotidiens comme Le Figaro, oiseuse.
Pratiquement, la question est gênante pour le ministère de la Justice, voire pour le ministère de l'Intérieur car s'il est coupable, il fallait continuer de l'emprisonner, s'il est innocent, il ne fallait pas le mettre en prison du tout. Mais philosophiquement, Coupat avoue lui-même souscrire au livre qu'on le soupçonne d'avoir écrit, et tout dans ses déclarations confirme qu'il soutient des actions semblables à celles qu'on le soupçonne d'avoir commises. À défaut d'être jugé correctement ou non par le droit, il est déjà jugé rationnellement par le contenu aberrant de ce qu'il pense et déjà jugé moralement et socialement par le contenu dangereux de ce qu'il veut.
Nous partageons donc son désintérêt pour l'aspect juridique de son jugement, contingent au plus haut degré et dont personne ne se souviendra dans quelques années, sauf lui : c'est un aspect nécessaire de la conséquence de sa pensée et / ou de ses actions mais pas d'une nécessité métaphysique, juste d'une nécessité pratique. Et c'est donc non pas sa peine, préventive ou non, juridiquement valide ou non, c'est ce contenu théorique – il s'en donne le vernis mais ce n'est qu'un ersatz brillant aux yeux des ignares – qu'il faut penser et nier, ici et maintenant. Ce qui nous amène à noter une coïncidence troublante : son style ressemble à du Alain Badiou ou à du Régis Debray des années 1960-1970, au moment où ce dernier revient à ses démons et s'affiche auprès du Parti communiste. Il y a de ces retours de flamme qui sont autant de hasards objectifs, au sens où l'entendait Jung. Bien léger serait celui qui passerait sur de telles coïncidences, puisque le penseur doit penser son temps, et que le temps, c'est ceci : une Corée du Nord dangereuse, des communistes révolutionnaires et des anarchistes européens qui relèvent la tête, des barbares qui attaquent en meutes, à visage découvert ou non, les rues, les transports en commun et les écoles européennes de jour comme de nuit, la piraterie qui réapparaît en Afrique et au Moyen-Orient, des guerres terroristes authentiques bien plus graves que celles menées par Coupat «théoriquement», au Pakistan et en Afghanistan : lorsque le navire (le monde libre, réel et rationnel) subit l'assaut des vagues, les rats, au lieu de le quitter, l'attaquent !
Inutile de revenir sur la peinture hâtive par Coupat des relations internationales de 1945 à nos jours, esquissée au début du premier paragraphe de sa lettre, ni sur la peinture non moins hâtive de la politique intérieure française encore plus rapidement esquissée à la fin de ce même premier paragraphe. Cette simplification et cette schématisation scandaleuses ne méritent aucun commentaire. On renvoie le lecteur aux manuels d'histoire contemporaine universitaires classiques qui élargiront singulièrement cette perspective étriquée et misérablement délirante.
Plus intéressante est la définition donnée du terrorisme qui, elle, mérite commentaire.
Elle est dialectiquement marxiste mais pas marxienne, encore moins hégélienne. Hegel ne rêvait pas à la mort de l'État : il rêvait à la réconciliation de l'individu et de l'État, tout comme Marx en rêvait aussi. Mais Hegel plaçait au-dessus de l'État des instances supérieures de réconciliation nommées Art, Religion, Philosophie. L'État pour Hegel ne fut jamais qu'un moyen : c'est en partie là-dessus que les Hégéliens de gauche et les Hégéliens de droite se sont séparés, que les Marxistes eux-mêmes se sont ensuite séparés. On se souvient du mot de l'anarchiste révolutionnaire incarné par l'acteur Fabio Testi, dans le très beau mais aujourd'hui un peu méconnu et oublié Nada (Fr.-Ital., 1974) au dialogue adapté par Claude Chabrol et Jean-Pierre Manchette à partir du roman de ce dernier : «Vous l'attrapez tous... la vérole marxiste : je me casse [...] Laisse-moi passer ou je te cogne» !
Bon, cela rappelé, on ne va pas se fatiguer à rouvrir les intéressants Cahiers sur la dialectique de Hegel de Lénine pour critiquer Julien Coupat. Il se revendique de la Société du Spectacle – donc celle théorisée par Guy Debord qu'il cite implicitement – qui aurait créé, pour perdurer, un concept, un être de fiction (le terroriste) alors que la terreur est une réalité, pas une fiction. Attention, n'exagérons rien : la terreur est quelque chose de bien supérieure au sabotage des trains lorsqu'on veut vraiment la réaliser. Mais la terreur peut débuter par le sabotage, en provoquant la colère collective contre les dirigeants. Basil Rathbone, dans Sherlock Holmes et la voix de la terreur (É.-U., 1942) luttait contre une radio nazie exaltant des actes de sabotage commis par une cinquième colonne sur le sol britannique durant la Seconde guerre mondiale. Coupat a sciemment lu, et il revendique, les techniques léninistes du coup d'État. Et il soutient les actes de sabotage : ces actes sont des actes criminels ignobles qui portent atteinte à l'intégrité de la nation, particulièrement fragile en cette période de crise provoquée par des financiers américains, européens et asiatiques eux aussi criminels, et qui portent atteinte aussi à l'intégrité parfois physique des personnes prises au piège par ces sabotages. Qui peut dire le nombre de malades ou de personnes handicapées pour le moins molestées par un arrêt inopiné de train durant des heures alors qu'ils doivent prendre un médicament à heures fixes, ont un rendez-vous important avec leur médecin, pour ne citer que ces exemples vitaux ? Sans parler des honnêtes travailleurs se rendant à leur travail, des chômeurs allant à un entretien d'embauche ou rentrant se reposer d'entretiens d'embauches inutiles et qui en sont épuisés et lassés autant que s'ils avaient travaillé, des personnes âgées, retraitées rendant visite à leur famille ou à leurs amis, des touristes voyageant dans notre pays et qui en reviennent avec une désastreuse image en tête ? Nulle réponse à ces questions.
De tels procédés devraient être punis par une peine bien plus sévère que six mois de prison étant donné l'énorme préjudice financier et social qu'ils causent ! Coupat pourra peut-être dire un jour, au premier degré et à son tour, in girum imus nocte et consumimur igni, s'il y avait une justice plus sévère et plus effective – au sens hégélien : une réelle vengeance à la mesure des crimes commis – dans ce pays. Le livre pour lequel il est en prison, pour lequel il est sorti de prison non pas la tête haute mais ignominieusement caché dans le coffre arrière d'une modeste berline, son livre de chevet à défaut de savoir si c'est bien son livre ou pas au sens du droit d'auteur qu'il renie – il s'en reconnaît lecteur et admirateur à plusieurs reprises à défaut de s'en reconnaître auteur, collaborateur ou inspirateur – prône techniquement d'organiser le dérèglement de la société : c'est un livre terroriste. Son éditeur est par destination un éditeur terroriste. Nous avons connu un Fernand Hazan qui avait édité en 1966 un Dictionnaire de la civilisation grecque rédigé collectivement par Pierre Devambez, Pierre-Maxime Schuhl, Robert Flacelière. C'était le grand Hazan celui-là, alors que celui d'aujourd'hui... des dénégations sophistiques et pitoyables, l'édition d'un livre anonyme. Aucun courage, ni du côté de l'auteur ou des auteurs, ni du côté des lecteurs, ni du côté de l'éditeur. Larvatus prodeo... mais ils ne sont pas René Descartes pour autant !
Julien Coupat est un intellectuel dévoyé qui s'exprime bien, argumente et articule ses arguments en paragraphes suivant les techniques de l'art oratoire qu'il a apprises à l'école puis à l'Université, et en lisant les classiques de la culture occidentale, y compris les classiques de la pensée dialectique. C'est la raison pour laquelle nous voulons être indulgent envers lui : son romantisme est aussi patent que son erreur intellectuelle et sa faute morale.
Julien Coupat est triste de constater que certains criminels ne sont pas punis et il a raison de l'être : il voudrait que ceux qui sont responsables de la misère des travailleurs, des injustices du monde, soient punis et il a raison de le vouloir. Faute de quoi, il considère par un renversement délirant que ceux qui sont actuellement punis sont innocents par principe ou, à tout le moins, que personne n'est coupable, que le crime et la prison sont des fictions érigées en système pour nous opprimer. Bref... le raisonnement hérité directement de la pensée de 1968 dont Coupat est un rejeton logique, est aussi absurde qu'il est finalement pervers : on peut d'ailleurs poser tranquillement qu'il est d'essence diabolique, au sens strict du terme dans la théologie, dans la mesure où il effectue la réunion de ce qui devrait être séparé, et identifie pour en faire une masse indistincte ce qui doit demeurer distinct. Il faut donc ici rappeler à Coupat que le bien n'est pas le mal, que le terrorisme n'est pas une invention gratuite des services anti-terroristes pour justifier leur propre existence – où le spinozisme ne va-t-il pas se nicher en politique ! – qu'il est un être réel et non pas un être de raison.
Quant au recours classique mais toujours aussi scandaleux à l'histoire politique pour signifier que le terrorisme est relatif mais pas réel, il est toujours aussi vain : Sartre a écrit Les Mains sales, mais Coupat ne l'a pas forcément lu. Ce n'est pas parce que le terrorisme est une technique politique qu'il est innocenté moralement comme terrorisme et quant à l'assimilation des résistants gaullistes à des terroristes, assimilation particulièrement ignoble, elle confond temps de guerre et temps de paix allègrement. On croirait parfois lire du Tenzer nous expliquant, à l'inverse il est vrai mais d'une manière aussi absurde, que le capitalisme produit politiquement ou devrait produire sa propre morale alors que le capitalisme, livré à lui-même et sans le contrôle de l'État, est immoral au pire, amoral au mieux ! Ce n'est pas parce qu'on pense politiquement le crime qu'il cesse d'être un crime ni parce qu'on parle politique ou économie que la morale n'existe plus. Ce sont des évidences que les enfants et les adolescents français de 1900-1939 avaient déjà appris chez leur famille avant de l'apprendre à l'église et à l'école. Les barbares qui fréquentent nos rues renient leur famille, crachent sur leur religion, et méprisent l'école : il est normal qu'ils ne sachent pas ce qu'ils refusent d'apprendre et ce qu'on refuse de leur inculquer de force. Il est en revanche moins normal que Coupat, venant d'une famille honorable et ayant été éduqué correctement, justifie leurs agissements, s'en fasse le chantre.
La ruse pseudo-hégélienne de Coupat est de se déclarer en guerre : état de guerre, l'État nous a déclaré la guerre, la prison n'est que le visage réel de la guerre que l'État mène contre ses citoyens, la prison n'est que la vérité de la société fictive représentée spectaculairement à nos yeux du dehors, etc.
Toujours la même antienne : une guerre de l'État contre ses créateurs, alors que l'État, au premier rang duquel on doit nommer l'armée et la police, ses deux éléments d'élite, ceux prêts au sacrifice à tout instant pour le bien commun et sans lesquels l'État ne peut plus agir, les protège réellement même si jamais aussi efficacement qu'on le souhaiterait, de prédateurs comme Coupat, pour leur part très réellement avides de pouvoir et de domination sous un air pseudo-angélique de persécuté. Qui veut faire l'ange... casse des caténaires. La chute est patente par rapport à la classe pascalienne initiale de la proposition du XVIIe siècle, qui avait davantage de panache. L'État ne fait la guerre (1) qu'à ceux qui le menacent et qui nous menacent. L'État se défend et nous défend contre les attaques physiques de la barbarie, ou du moins devrait nous défendre contre elles. L'État ne mène pas de guerre offensive contre certains de ses citoyens, mais une guerre défensive. C'est ce qui différencie la guerre défensive civile de la police et de la gendarmerie pourtant militaire par essence, de la guerre militaire stricto sensu entre États, bien que parfois, certaines opérations exigent pour être menées à bien un dialogue technique entre elles. Il faudrait par exemple, dorénavant, munir les sections d'intervention urbaine de fusils de précision, et pas seulement de riot guns ni de P. M. ne portant efficacement pas à plus de 50 mètres. Et leur donner le droit de s'en servir à vue en cas d'envois de pierres potentiellement mortels du haut d'un toit : c'est un simple exemple parmi bien d'autres très faciles à mettre en oeuvre rapidement et simplement, sans que cela coûte trop cher au contribuable.
Venons-en à présent à cette intéressante définition de la philosophie donnée par Coupat. Elle serait née «comme deuil bavard de la sagesse originaire». Autrement dit elle parle décalée, d'un lieu autrefois audible mais aujourd'hui sourd et muet. Les gauchistes demandaient dans les années 1970 «d'où parlez-vous ?» comme si le lieu supposé d'une supposée appartenance sociale déterminait la pensée. Coupat pose la même question. Il croit que Platon n'entend plus Héraclite. Il ne s'étend pas sur la question : il montre juste qu'il connaît les bases chronologiques de l'histoire de la philosophie grecque et qu'il sait que Platon est postérieur à Héraclite. Son assertion est pourtant, en dépit de son savoir à peine formel, fausse car Platon entend parfaitement Héraclite et les autres Présocratiques qu'il a lus et qu'il commente puis critique régulièrement mais sans jamais gauchir ni modifier les thèses originales de ceux qu'il critique. Selon Coupat, la philosophie serait une illusion bavarde qui aurait oublié l'essentiel. La pensée loin de la vie que la sagesse mettait en forme immédiatement, sans médiation, donc plus véridiquement. La pensée loin de la vie, L'Art loin de la vie... Charles Lalo parmi nous, toujours actif en somme ! Mais Coupat n'est ni Nietzsche, ni Heidegger. Quelle sagesse ? Celle des nations avec ses proverbes amers, cyniques ou empiriques ? Celle des religions ? Mais alors lesquelles ? Les religions primitives, les religions monothéistes modernes ? Quelle importance puisque Coupat ne sait clairement ici pas de quoi il parle, qu'il ne pense pas mais émet un simulacre de pensée faute de réelle culture.
Coupat veut la mort de la culture occidentale, de ses institutions, de son ordre et de ses hiérarchies : il veut affaiblir l'épine dorsale de notre nation au moment où la crise ignoble que les financiers américains de New York et de Californie – les financiers les plus dévoyés et les plus criminels jamais vus depuis que le libéralisme existe – nous infligent et infligent au monde entier, exige que nous raidissions nos énergies, rassemblions nos forces, surmontions nos divisions. Logiquement, Coupat critique donc dialectiquement la prison, qui est une institution donc un véhicule d'ordre.
La conception foucaldienne de la prison, qu'il reprend à son compte, est une vieille antienne rance. La prison est faite pour punir et pour surveiller les criminels : elle n'est pas faite pour les réinsérer ni pour les éduquer même si elle peut – secondairement – y parvenir. La prison a pour but de punir le mal et de tenir prisonniers ceux qui sont à nouveau susceptibles de le commettre, de punir ceux qui l'ont commis une seule fois comme plusieurs fois. Le degré du mal ne fait rien à l'affaire : la prison est une contingence comme toute institution. La vérité de la prison n'est pas la peine mais la vengeance de l'État à l'encontre du détenu donc la dureté de la détention. Ceux qui parlent d'humaniser la prison sont des niais : la prison est un endroit destiné par nature à accueillir celui qui s'est mis en dehors de l'humanité une ou plusieurs fois. Le fait qu'elle accueille des criminels et des criminelles plus anodins que des barbares, le fait aussi qu'elle puisse injustement détenir des innocents, pousse naturellement à adoucir pratiquement cette conception initiale. Cela dit, le fait qu'on meure en prison des suites de sévices infligés par des barbares co-détenus, le fait qu'on s'y suicide à cause de l'ignominie incarnée par et du mal commis par lesdits co-détenus n'est pas le résultat de la prison comme institution, il est le résultat du mal véhiculé par certains des pires criminels qui y sont incarcérés, notamment les gangs de jeunes barbares les plus violents, qui n'ont plus d'humain que l'apparence mais sont en réalité des animaux dangereux, des hyènes ou des loups sous vêtement humain, et parfois bien pires que des hyènes ou des loups, des démons purs, fracassant le crâne d'un lycéen à coups de marteau par exemple, chassant en meutes, en bandes, comme à l'époque de la préhistoire humaine ou comme dans la jungle animale encore écologiquement préservée. La prison est un royaume du mal : un enfer. Celui qui va en prison va en enfer : telle est sa punition. Les Salauds vont en enfer (France, 1955) de Robert Hossein ! Titre si merveilleusement sartrien... ce cher Sartre que nous citions tout à l'heure et qui lui avait lu Hegel et Marx sérieusement, au point qu'il était devenu, de bon phénoménologue initial, un marxiste redoutable plus révolutionnaire que les plus rouges ! Il avait tort : on retiendra de Sartre sur le plan philosophique le génial La Nausée, le bon L'Imaginaire, l'honorable suite de dissertations qu'est L'Être et le Néant mais pas La Critique de la raison dialectique, ni le débile Questions de méthode. Inversement, la prison est naturellement rédemptrice car lieu d'épreuves, de renaissance individuelle dans le cas d'une minorité d'élite capable de s'y réformer. Et elle doit demeurer un lieu de vie pour ceux qui s'y trouvent pour des délits mineurs ou de délits tangents juridiquement qualifiés de délits alors qu'ils ne le sont pas dans d'autres pays, pas un lieu d'insécurité du fait des criminels les plus dangereux.
Coupat parle de «gamins» emprisonnés : nous voyons chaque jour ces charmants «gamins» blesser ou tuer d'honnêtes citoyens dans nos rues, nos écoles, nos magasins. Ce ne sont pas des «gamins» mais des barbares qu'il faut dresser ou mettre hors d'état de nuire ! L'âge ne change rien à l'affaire : seuls les actes comptent. Un enfant poignardant son professeur doit être condamné au moins à une dizaine d'années de prison pas moins, et on peut songer au rétablissement du châtiment corporel publique dans un tel cas : fouet ou exposition sur un gibet, par exemple, comme au Moyen Âge. Cela serait dissuasif. On peut le voter demain : c'est possible et ce sera immédiatement dissuasif. La liberté surveillée, pour de tels barbares, doit être abolie : la peine devenir immédiate, son exécution renforcée : on doit songer à l'exil et à la réouverture des bagnes, si la situation ne s'améliore pas rapidement. Ces chiens ne doivent plus pouvoir tenir les rues comme ils le font impunément : on doit les mater définitivement, pour une ou deux générations, par les moyens les plus rudes. Et il faut bien évidemment, le plus rapidement possible, rétablir la peine de mort. C'est une évidence que la France n'a pas encore saisie mais que les Français ont parfaitement saisie dans leur immense majorité. Seul un Cohn-Bendit (on orthographie au hasard, on n'a pas envie de vérifier ni de perdre notre temps à vérifier : son nom passera de toute manière aux oubliettes) peut parler de progrès à propos de l'ignoble abolition de la peine de mort par un Badinter. Ironie objective de l'histoire : depuis que Badinter a vicieusement convaincu les parlementaires d'abolir la peine de mort, il n'y a jamais eu autant de morts dans les prisons françaises ! On meurt bien plus en prison depuis Badinter qu'avant lui : le fait est statistiquement irréfutable. C'est une sorte de revanche objective de la raison.
La «bifurcation, à la fois historique et métaphysique», consistant à «passer d'un paradigme de gouvernement à un paradigme de l'habiter au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante» (on cite Coupat) est une bifurcation d'aspect angélique aux conséquences démoniaques, au sens de ce terme chez Dostoïevski. Coupat commence ou admet qu'on commence par empêcher les gens de voyager librement : c'est un début qui en rappelle d'autres, si on a de la mémoire. Il dénonce une guerre entre les riches et les pauvres alors que les riches sont la cause finale des pauvres, leur moteur primaire du point de vue «purement» économique (le point de vue des économistes, partiellement vrai : la finalité du pauvre est de devenir heureux donc riche – en s'en tenant au domaine pur de l'économie, en aristotélicien strict, pas en banquier londonien contemporain), de l'université contre ses étudiants alors que l'université est la finalité et la demeure de l'esprit, des jeunes de banlieue contre leur police alors qu'elle seule peut les protéger les uns des autres et que la police doit être soutenue inconditionnellement, des sans-papiers contre l'État qui pourrait leur en dispenser ou qui peut refuser de leur en dispenser car c'est son rôle : Coupat veut le chaos, l'anarchie, l'atomisation stirnérienne en acte.
Coupat se considère, et considère ses camarades, comme une variable d'ajustement dans le processus qu'il estime enclenché : d'une certaine manière il a raison. La crise et ses conséquences exigent des réponses d'une dureté sans pareille envers de tels agissements visant à affaiblir la France, l'Europe, le monde libre au nom d'idéaux communistes révolutionnaires qui ne peuvent plus être tolérés. Surtout au moment où la reprise de la guerre de Corée est possible, où celle du Pakistan et de l'Afghanistan est en cours, sans parler des conflits annexes africains et proche-orientaux et des zones grises ou noires diverses qui maintiennent un monde dangereux.
La justice sociale est une chose, le communisme révolutionnaire, l'anarchisme, une autre : la civilisation occidentale est le modèle universellement reconnu aujourd'hui par les autres civilisations car elle a prouvé sa supériorité technique, morale, économique, sanitaire, sociale, juridique aux autres civilisations, du moins durant la période antérieure à 1914 ou, si on veut être indulgent, antérieure à 1939. Il reste aux autres civilisations la possibilité de rivaliser avec elle sur les plans spirituels ou culturels, mais pas autrement. La civilisation indo-européenne demeure notre mère à tous au sens où Valère-Maxime parlait de la terre romaine comme mère de tout Romain mais aussi de tout homme connu sur sa surface. Elle est une civilisation qui implique un ordre solide au sein duquel un degré de liberté individuelle puisse s'épanouir. Cet équilibre racé et sophistiqué dont l'axe s'étend de Tokyo et de la Thaïlande (le mot grec «kai» existe par exemple tel quel dans la langue thaï, dont l'écriture est si jolie et si proche du sanscrit dont dérive l'ensemble des écritures occidentales connues) à la France et jusqu'à Boston et Los Angeles, équilibre si efficace en temps de paix comme en temps de guerre, en dépit des critiques intelligentes et nécessaires qu'on peut lui prodiguer, ne doit pas être menacé par de tels agissements, ni par une vacuité de pensée aussi patente.
Si Coupat veut faire le bien, il doit aller dans la rue aider les pauvres sans-abris qui meurent de faim, les prostituées exploitées par des proxénètes ou martyrisées par des voyous, aider une personne âgée isolée à faire ses courses ou lui faire le ménage. S'il accomplit une de ces actions, il sera racheté. S'il persiste, il sera damné au sens religieux original, comme au sens social : exclu, condamné à la solitude démoniaque du mal.
Note
(1) Enfin, on voudrait qu'il la fasse, pour parler plus exactement ! S'il persiste à ne pas la faire efficacement, on sera décidément enclin à prendre le relais nous-même : les parents devront venir armés à l'école pour protéger leurs enfants du racket et de la violence déjà armée des gangs, et se protéger eux-mêmes des représailles. Il faut des policiers armés en permanence dans toutes les écoles, pas seulement des portiques de sécurité ni des fouilles de cartables ! Et on réitère une fois pour toutes la nécessité absolue de réformer la loi sur la légitime défense et celle de redonner aux Français honnêtes ayant accompli leur service militaire ou honoré une période d'initiation militaire, le droit de détenir des armes de défense et de guerre, et de s'en servir contre les criminels en cas d'absence physique de police pour les protéger d'un danger physique ou matériel imminent. La notion de légitime défense doit se transformer juridiquement, à terme, en celle de légitime attaque.
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Commentaires
Perspicito tecum tacitus quid quisque loquator,
Sermo hominum mores et celat et indicat idem.
Mon Dieu, petit Jésus… Que de mots, de citations et de masques pour si peu de choses dire ; dont on croise quotidiennement les équivalents cyniques —sens double— dans les moins urbains de nos caniveaux. Je vous signale Monsieur Mou-aryen, que depuis quelques mois un sinistre individu frappe de coups orbes le ventre de mon épouse… Venez bien vite avec votre baïonnette lui crever la panse à l'instar, contondant, d'un soldat de naguère qui, en tant qu'ulhan, saurait peut-être trouver grâce à vos yeux caves ?
Sans doute êtes-vous l'une de ces belles-âmes nietzschéenne, que Sartre appelait autrement… Mais bon ! Tenez bon la rampe Rancis, il y a même de nos jours, des attentats contre les mosquées ! (Ah zut ! c'est en Iran… Décidément ils sont vraiment bons à rien !) Rassurez-vous que diable : Ils arrivent !!! A quand une french N.R.A ? On va pouvoir se lâcher… Enfin pour vous, c'est déjà fait depuis longtemps. Je penserai à vous, c'est promis, au prochain musulman écartelé en Place de Grève mais, plus sûrement, au prochain clébard rencontré qui aboiera et déjectera d'un seul et même auguste geste ! Amen.
Écrit par : le correspondancier | 30/05/2009
Le correspondancier : premier et dernier avertissement. Nul ne s'offusquerait que vous critiquiez, aussi vertement que vous le voudrez, les propositions de Francis Moury.
Il me semble que Francis, dont l'article est critiquable voire contestable par certains de ses points, nous a tout de même livré un véritable travail qui ne saurait souffrir vos petites déjections se voulant, sans doute, drôles.
Je ne ris pas.
Donc : critique, oui. En revanche, je n'admets aucunement votre lamentable tentative de ridiculiser mon ami par des jeux de mots assez lamentables.
Écrit par : Stalker | 30/05/2009
Finalement, heureusement pour vous (en référence au nous et on de l'article) qu'il existe des Julien Coupat qui vous permettent d'étaler au grand jour vos opinions politiques frelatées.
Oui, rétablissons la peine de mort, non pas pour atteindre une efficacité quelconque car dans les pays où elle n'a jamais été abolie, les prisons sont toujours aussi pleines et les criminels aussi, voire plus nombreux, mais juste afin d'avoir un petit air de cirque, le romain. Et puis pourquoi pas crucifier de nouveau ?
Construisons plus de prisons, ca fait tellement bien dans le PIB et puis vous serez certainement heureux qu'on en construise une près de chez vous, avez-vous bien consulté le POS ?
"La prison a pour but de punir le mal."
C'est certain mais qu'est-ce que le mal, il se métamorphose tous les cinq ans. L'histoire nous dit que ce fut mal d'etre un usurier, d'etre juif ou arabe, d'etre communiste ou fasciste, d'etre noble, mais de quel mal parlez-vous ?
"la civilisation occidentale est le modèle universellement reconnu aujourd'hui par les autres civilisations car elle a prouvé sa supériorité technique, morale, économique, sanitaire, sociale, juridique aux autres civilisations."
J'hallucine... Vous me tranportez avec bonheur dans les souvenirs de mon adolescence bercée de cannabis et de LSD et ce gratuitement et sans effets secondaires indésirables.
On se croirait à Vichy avant 1945. Mr H.G. Wells doit se retourner dans sa tombe lui qui pensait qu'il fallait une machine pour voyager dans le temps...
Demandez donc aux congolais de la Belgique d'avant 1914 si notre civilisation avait une supériorité morale lui autorisant de couper les mains des réticents au travail forcé. Demandez aux chinois si notre supériorité morale et sanitaire nous autorisaient à faire le commerce de l'opium à l'ombre de nos canonières. Demandez aux sioux si notre supériorité juridique nous autorisait à leur garantir la propriété de leurs terres aussi longtemps que le soleil brillerait.
L'histoire que vous évoquez prend ironiquement un aspect intéressant de la physique quantique, celui qui implique que la seule observation d'une expérience influe sur le résultat de celle-ci.
Les barbares enfin, ceux qui sévissent dans nos rues... Saviez-vous qu'un ethnologue fraichement diplomé sera envoyé étudier les barbares et leurs coutumes dans les cités banlieusardes ? Mais d'où viennent-ils ces barbares, une génération spontanée ? Ou sont-ils le produit d'une civilisation universellement reconnue qui a pris parti d'abandonner les siens à leur sort pour aller donner des cours de civilisation aux autres ?
Vous me direz que je vous pose beaucoup de questions... Je ne peux qu'approuver mais voyez en cela une humble tentative de rétablir l'équilibre du monde mis en danger par vous qui ne vous en posez pas.
Modérez bien.
Thierry.
Écrit par : Thierry Benquey | 30/05/2009
Vous avez raison Juan ! Doublement raison : 1-c'est critiquable, contestable et surtout pas drôle ; 2-j'ai perdu mon temps.
Cordialement,
A.G
Écrit par : le correspondancier | 30/05/2009
Vous mettez en garde Le correspondancier. Vous devriez mettre en garde de la même manière votre ami. Il ne me semble pas spécialement guidé par un respect sans faille de la personne humaine. Des phrases comme "Seul un Cohn-Bendit (on orthographie au hasard, on n'a pas envie de vérifier ni de perdre notre temps à vérifier : son nom passera de toute manière aux oubliettes)..." l'atteste. De plus, lui aussi devrait prendre un manuel d'histoire Cohn-Bendit s'y trouve déjà. Et puis certains des ces arguments sont risibles, convenez-en.
Écrit par : jphdsn | 30/05/2009
Je mets en garde qui bon me semble, jphdsn.
Certains arguments de Francis sont peut-être risibles mais ce n'est assurément pas par l'oeuvre de votre propre commentaire qu'ils me le paraissent.
En clair : dites ce que vous avez à dire, mais dites-le bien.
En clair, puisque les choses sont apparemment compliquées à faire passer : dire qu'un argument est risible sans montrer pourquoi il est risible, c'est de la branlette, elle-même risible, convenez-en.
Écrit par : Stalker | 30/05/2009
En clair, je pense plutôt que les choses criardes non pas besoin d'être expliquées.
Pour la mise en garde vous avez raison.
Cordialement
Écrit par : jphdsn | 30/05/2009
c'est un drôle de texte,il brasse plus de haine et de problèmes mêlés que de passion d'avoir raison.il parle de barbares et cela était plus de souvenirs de commentaires récents sur ton blog juan,disons des 3 commentaires ouverts sur ton blog.il se veut pensant... hegel! pascal marx lénine,haine du communisme,de l'ultra gauche,des irresponsables(ceux de broch ne sont pas ceux de françois moury toi qui connais si bien broch).alors tu parles du travail de françois moury d'accord il a travaillé son sujet coupat,mêlé aux barbares(cela me gêne vraiment).et à la fin on voit une sorte de réponse de moury à coupat.mais cela n'est pas de la pensée c'est du journalisme un article à charge sur la gauche née à tarnac de génération socialiste du dieu de tarnac mittérand transmis au dernier des coupat pour ressuscité le socialisme par l'anarchisme comme revenant aux bases.mais tout ça est dépassé hégel est dépassé et la masse et l'individu,elles ne sont plus et on est par empirisme tenu de tenir compte de junger et des séminaires enflamés d'heidegger dans la propagante du travailleur.le travaileur étant la figure nouvelle à venir d'une force inouïe sans masse sans individu,avec une figure et un chef.
de nombreux phénomènes permettent de saisir cet état de fait sur le vif,par exemple la forme sous laquelle les partis convoquent de nos jours les rassemblements.de tel rassemblements étaient autrefois surveillés par la police;aujourd'hui,il faudrait mieux dire que la police assume un rôle protecteur.cette relation se manifeste encore plus clairement lorsque la masse sécrète elle même ses propres organismes d'auto protection,tels qu'ils prirent forme après la guerre sous divers noms,comme ceux d'équipes de protection(les célèbres schutzstaffeln,mieux connus sous leur forme abrégée de SS)ou de service d'ordre des salles.des dizaines de milliers de manifestants ont besoin de quelques centaines d'hommes pour les protéger,et l'on constatera que ces maigres centaines sont l'expression d'un tout autre types humain que celui que représente l'individu rassemblé en masse
cela se rattache à un phénomène plus vaste,au fait que le rôle des partis d'ancien style avec leur vocation de rassembleurs de masses est terminé pour l'essentiel.celui qui se préoccupe encore aujourd'hui de former ce genre de parti s'égare dans des impasses politiques.cela revient à entasser les individus comme pour édifier un château de sable qui s'effondrera aussitôt:LE TRAVAILLEUR 1932
alors pour moi moury se trompe drôlement !en parlant de barbare ce n'est pas des schutzstaffeln qu'il parle mais dans ce qu'il dit c'est comme un souhait.et on a vu que ces nouvelles équipes de protection peuvent soient protéger soient écraser une masse,on l'a vu à strasbourg avec ces équipes avec avocat tatoué sur le bras.je dirais que rien ne me plait en ce moment,le président utilise des vigiles,les masses molles se baladent dans les rues depuis des mois,la méchante économie américaine était le modèle,on allait copier un château de sable économique,c'était le plein emploie les ccd en espagne à 25 heures pour tous la chute le chômage en espagne explose.plus vieux junger se disait arnaque pour pouvoir survivre,il disait arnaque pas anarchiste,monarque pas monarchiste,se faire individu invisible,contre jour de pychon parle tout son livre de ça les anarchistes,les anarques,l'économie américaine.et les bienveillantes comme 2666 partent de junger,pas d'hegel pas d'individus ni de masses mais le mal que personne ne peut traiter,il arrive un orage,des vagues,des forces inouïes,loin de l'article de moury,de cette haine mêlée,avoir le courage le désir de mettre son coeur à nu,si c'est un chevalier sans protections pour ces paroles,je ne sais que dire,cela me fait penser à ces hommes qui parlent fort en imposent,débitent ont du talent pour parler,mais ce n'est pas pensée...ces se mettre des verrues entre nous,des haines des bagarres de mots infinies,je préfère être à jour dans la lecture,que dans ses articles,et pourtant j'ai écrit,maintenant je vais lire
Écrit par : bob | 30/05/2009
"la prison est un endroit destiné par nature à accueillir celui qui s'est mis en dehors de l'humanité une ou plusieurs fois"
Le mal fait partie de la nature humaine, Francis Moury semble l'oublier. Tous ceux qui sont en prison ne sont pas en dehors de l'humanité. Ils se sont mis en dehors de la loi, ce qui explique leur incarcération. L'auteur confond la loi et l'humanité. Il est triste d'avoir à relever de tels sophismes, surtout venant d'un universitaire bardé de références.
Il est juste de critiquer Julien Coupat mais que ce soit pour de bonnes raisons. Je ne vois pas trop l'intérêt de l'exclure de l'humanité. En outre, il est paradoxal de faire appel à la philosophie, au raisonnement, et ensuite de diaboliser l'adversaire. La justice n'est pas la vengeance. L'auteur ferait bien de relire ses classiques :
"La vengeance se distingue de la punition en ce que l'une est une réparation obtenue par un acte de la partie lésée, tandis que l'autre est l'œuvre d'un juge. Il faut donc que la réparation soit effectuée à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion joue son rôle, et le droit se trouve troublé. De plus, la vengeance n'a pas la forme du droit, mais celle de l'arbitraire, car la partie lésée agit toujours par sentiment ou selon un mobile subjectif. Aussi bien, quand le droit se présente sous la forme de la vengeance, il constitue à son tour une nouvelle offense, n'est senti que comme conduite individuelle, et provoque inexorablement, à l'infini, de nouvelles vengeances." (Hegel, Propédeutique Philosophique)
Écrit par : Sébastien | 30/05/2009
Certes, je ne pense pas qu'on se préserve du mal en lui tirant dessus.
Écrit par : L'inhumaine | 30/05/2009
Attn : Sébastien.
Vous n'avez pas lu Hegel suffisamment :
"(…) - Il faut que ce qui est reconnu être en relation avec l’État fasse aussi partie de ce qui est mis à part (…) mais une liberté pour laquelle il y aurait quelque chose de véritablement extérieur, étranger, n’est pas une liberté ; son essence et sa définition formelle sont précisément qu’il n’y a rien d’absolument extérieur. (…) Si l’on applique cela, par exemple, à la peine, en elle la représaille seule est rationnelle, car, par elle, le crime est réprimé (…) ainsi la peine est la restauration de la liberté, et le criminel est aussi bien resté libre, ou, plutôt, rendu libre, que celui qui punit a agi rationnellement et librement. Si, par contre, la peine est représentée comme contrainte (…) elle tombe entièrement sous le concept commun d’une chose déterminée, face à une autre chose, ou d’une marchandise en échange de laquelle quelque chose d’autre, à savoir le crime, est à racheter, et l’État tient, en tant que pouvoir judiciaire, un marché avec des déterminités qui s’appellent des crimes et qu’il a à vendre contre d’autres déterminités, et le Code est le prix courant.(…)
G. W. F. HEGEL, Des manières de traiter scientifiquement du droit naturel, trad. B. Bourgeois, Éd. Vrin, coll. " B.T.P. ", Paris 1972
Je reconnais que le contraste avec votre citation de la Propédeutique traduite par Maurice de Gandillac est frappant : c'est à vous de trouver son explication, je vous laisse un peu travailler. Ne croyez pas vous en tirer à bon compte en me disant que c'est l'évolution chronologique de la pensée de Hegel qui explique cette apparente contradiction. Vous n'y seriez pas.
Au demeurant cette citation, ce dialogue de citations, cela permettra à Bob de constater que Hegel n'est pas précisément "dépassé" comme il le croit. Il est même bien d'actualité.
Au fait, je veux bien passer pour journaliste comme il l'écrit mais au sens où Hegel disait que la lecture du journal du matin est une prière objective du monde réitérée chaque matin. Un journaliste philosophe si vous voulez...
Ah toujours en réponse à Bob : oui ce texte a un aspect un peu "étrange" si vous voulez, un peu "au fil de l'eau" et vous avez eu raison d'y être sensible immédiatement. L'explication est simple : c'est un commentaire cursif, à bâton rompus, de la lettre de Coupat au Monde qui en suit le fil. Son sous-titre initial est d'ailleurs : "Contre la lettre de Julien Coupat adressée au journal LE MONDE".
Écrit par : francis moury | 30/05/2009
"lorsque le navire (le monde libre, réel et rationnel) subit l'assaut des vagues, les rats, au lieu de le quitter, l'attaquent !"
J'ai préféré m'arrêter ici, ayant deviné le scandale qui s'étendait sur des vagues de paragraphes nauséabonds...
Écrit par : Deprav | 30/05/2009
Contrairement à vous, je pense que le débat sur la peine de mort est trop sérieux pour le laisser aux parlementaires, quoiqu'il faille avoir gardé pas mal de ses idéaux pour encore en discuter.
Sincèrement je pense qu'il n'est pas impossible que ce Coupat ne soit qu'un exemple fait, une raison d'Etat. Résonne l'Habeas Corpus ... Et puis comme dirait Foucault, lutter contre le pouvoir, c'était lutter pour lever "le secret "des alliances obscures qui se servent bien du sceau de César à leur aise, tout en se jouant du véritable inconscient gentiment convié à la table des trépassés. Cette exigence de transparence n'est jamais révélée par la seule considération du fait brutal et violent. Moi, je trouve que c'est une jolie gageure de réserver la syntaxe "je vais te tuer" au seul assassin ...
EN OUTRE, il est dommage que l'on considère la punition uniquement comme un acte de vengeance alors qu'elle devrait être d'abord réfléchie, pesée et appliquée POUR ce que je considère un malade. En tant que victime, je ne me sentirais pas rassurée à l'idée d'envoyer bébé méchant à sa nursery-prison. Je pense même que c'est ne pas savoir combattre le mal que de vouloir se venger sans penser aux possibilités d'inclusion et que c'est exactement ça qui fait qu'un tel sort son couteau pour se venger d'un mauvais oeil ou d'une punition. Je suppose qu'il faut penser alors aux lieux où l'inclusion n'est pas tant une possibilité qu'une réalité écrasante qui a sauté les stations de l'apprentissage, jusqu'à engloutir les fictions les plus noires ?
Vous proposez de résister à faire du mal dans la terreur dictée par l'Etat. Mais si l'Etat est là pour les sots, il faut savoir que ces derniers sont particulièrement ingrats.
Pour les suicides, il faudrait peut-être comparer avec l'évolution dans la société entière, considérant aussi comment le nombre global de dépressifs a évolué ...
Écrit par : hélène | 30/05/2009
je ne crois pas que hegel est dépassé,mais junger est passé et heidegger aussi,que blanchot,est tombé aux pied d'heidegger,que les surréalistes et surtout breton se sont appuyés sur hegel trop lontemps et quand il ont aperçu junger c'était bien tard,breton attaque junger dans dans arcane 17 1947(celui que nous devrons combatre c'était bien tard surtout que l'aimé gracq avait dit que les falaises de marbres était le plus grand roman du moment) .junger s'est construit sur la guerre et surtout sur le texte "le combat comme expérience intérieur"sur le texte "puis sur un texte feu et mouvement ensuite sur son essais"sur la douleur"puis"la mobilisation totale""le travailleur"des textes né de l'humiliation du traité de versaille que keynes jugeait lui aussi terrible,et dans ces livres et surtout dans le travailleur a eu vision de nouvelles figures.La manière dont junger est dans 2666 et dans les bienveillantes a saisi gravement ces auteurs.mais vous êtes un maitre de la lecture de hegel et pas moi loin de là,mais de junger,d'heidegger de blanchot de faux pas de 1942,de musil de broch,de céline(celui qui peut se foutre de la gueule de junger)de malraux,de drieu auquel on doit les faux pas de blanchot et les bienveillantes de littell,car AUE lis faux pas de blanchot et qui est dans faux pas,et l'arc en ciel de la gravité qui commence là où les bienveillantes s'arrêtent.et que dis aussi le philosophe des deux guerres jusqu'à nos jours,et quel est la figure du mal aujourd'hui:ce coupat?il doit y avoir bien plus de complexités,je raye le journaliste et j'écoute le philosophe,qu'il m'amène au delà de votre texte,dans votre connaissance,je suis ni journaliste,ni philosophe,ni écrivain(on se fout bien de ma gueule avec ma manière de dire),mais je peut lire,c'est peut être pas même ce que je fais le mieux mais j'ai une passion de lire jusqu'à l'épuisement,et la manie de comprendre
Écrit par : bob | 30/05/2009
En pleine course contre la montre dans laquelle je suis engagée comme nous le sommes tous certainement aujourd'hui à divers degrés, je pense à ce flirt épique qui a marqué à tout jamais et nourri la mémoire affamée d'héroïsme de Claude Lanzmann lors de sa première visite en Corée. Il n'aurait peut-être pas fait ce qu'il a fait pour Israël s'il n'avait vécu cet épisode quasi comique de l'expression furtive de doigts de pieds s'embrassant les uns les autres frénétiquement au fond d'une barque dans un pays où l'air lui-même était verrouillé. Kim Kum-Sun, la jeune fille qui avait risqué sa vie dans une unique échappée belle, lui parlait de Paix en coréen dans la seule lettre qui lui soit parvenue bien des années plus tard. A méditer cent fois. A un moment où les cicatrices font tonner leurs cratères mal refermés, fertilisés par des conflits de civilisation qui s'exacerbent de jour en jour et qui réclament le prix du sang pour consentir à faire mine de s'apaiser, où les alliances contre l'occident sont en train de se tramer quasiment au grand jour, certains ont beau jeu de jouer aux saboteurs de prisunic, de gangréner les quelques vigueurs encore franches dont nous tirons nos maigres sentiments d'exister. Ne crachons pas sur ce que nous possédons. Inutile de tomber dans les excès que l'exercice de style pamphlétaire et polémique prône sans trop y croire. Il serait plus judicieux de comprendre que tout est en mouvement et que de rigidifier une situation explosive ne ferait que l'exacerber. Agir avec plus de subtilité et de coeur. Ne rien faire sans projet, sans raison, sans vision. Mais surtout et avant tout se reconnaître dans la nécessité de faire front ensemble et non pas de perdre son sang dans des affrontements dérisoires. La vie contre la mort, le bien contre le mal quels que soient les noms que nous leur donnons... Cette infirmière tant d'années plus tard encourageait ce vaillant sauveur d'un jour à lutter pour la Paix. Je crois qu'en ce qui concerne Lanzmann, ses convictions montrent la portée de cet engagement. Et au fait, clin d'oeil en passant, en voilà un qui n'a abdiqué ni de sa singularité ni de sa quête d'aventure ni de sa recherche de la vérité.
Écrit par : Claudia | 30/05/2009
Quel mépris, quel arrogance, et tant de balivernes intellectuelles. Écrire tout cela pour dire si peu.
l'intellectuel dévoyé qui a bien appris sa leçon à l'école puis à l'université c'est d'abord vous. Votre texte, vos arguments ne m'éclairent que sur deux choses: un égo surdimensionné qui s'écoute écrire après avoir bien, et trop, lu.(Avoir lu n'empêche décidément pas d'être un imbécile si vous me le permettez. Et si vous demandez réparation pour cette insulte, je suis là.)
Deuxième chose, votre ignorance tragique des réalités et situations , causes et conséquences qui maintiennent un monde dangereux et que vous appelez "zones noires ou grises diverses"
Pour vous reprendre je dirais que votre cerveau n'est "qu'un erzatz brillant -de cerveau- aux yeux des ignares" puisqu'ils semble incapable d'envisager une situation, un problème ses causes ou conséquences autrement que de façon bipolaire.
"La crise et ses conséquences exigent des réponses d'une dureté sans pareille envers de tels agissements visant à affaiblir la France, l'Europe, le monde libre au nom d'idéaux communistes révolutionnaires qui ne peuvent plus être tolérés. Surtout au moment où la reprise de la guerre de Corée est possible, où celle du Pakistan et de l'Afghanistan est en cours, sans parler des conflits annexes africains et proche-orientaux et des zones grises ou noires diverses qui maintiennent un monde dangereux."
J'aime beaucoup le "zones grises ou noires diverses "
Aussi, ce site semble souffrir d'une obsession sur la défense de la culture occidentale en péril et chante suffisamment le refrain connu de "l'islam qui nous menace tous" pour être un peu suspect à mes yeux. Même si de votre point de vue les choses sont soi "grises ou noires diverses", bipolaire disais-je. C'est aussi une pathologie mentale.
Enfin, J'ignore si Monsieur Coupat doit aller aider les clochards ou "aider une personne âgée isolée à faire ses courses ou lui faire le ménage." (et je doute que vous le fassiez) pour se racheter, mais je suis certain qu'il ne vous a pas attendu pour agir et faire en ce sens, à Tarnac pour commencer.
Mais bon, je n'ai point d'arguments, et j'ai mieux à faire que continuer ici où je me suis arrêté en passant.
Salutations hostiles
Pier Paolo
Écrit par : Pier Paolo California | 31/05/2009
J'ai lu vingt lignes du texte de Francis Moury avant de courir aux commentaires. Après avoir lu ces derniers, je suis retourné au texte avec l'idée d'avoir à rédiger ensuite un commentaire condamnant un texte outrancier (je suis propre sur moi, tolérant, et j'entends le rester, pas question de céder aux sirènes du « Nauséabond »). Finalement, et après deux lectures attentives du texte de F. Moury, je ne peux que m'incliner : F. Moury n'écrit rien d'outrancier, rien de classiquement petit-bourgeois. Au contraire : clarté, précision, rigueur, hauteur de vue. Je mets sur le compte de la passion l'assertion comme quoi « la prison est un endroit destiné par nature à accueillir celui qui s'est mis en dehors de l'humanité une ou plusieurs fois ». La prison « offre » un asile plus ou moins temporaire à qui a enfreint la loi et rien d'autre, car cette disposition du Code se réfère à un appareil législatif national et pas à une Loi supérieur (divine ou supranationale ou transhumaine) : « vérité en-deçà des Pyrénées, mensonge au-delà ». Faire le mal ou le vouloir seulement n'est pas étranger à l'humain, au contraire. En souhaitant le rétablissement de la peine de mort pour certains criminels, F. Moury fait fi de la loi exactement comme Coupat et ses sbires, mais c'est de bonne guerre. Question purement politique : ma vision du monde comme il doit aller ne correspond pas forcément au monde comme il va, comme mon pays juge qu'il doit aller, avec son application parfois laxiste de ses propres édits.
Sur l'affaire Coupat, je suis moins sévère que F. Moury. Je suis de ceux qui réclament de sévères punitions contre des actes et non contre des intentions d'actes. Coupat romantique, oui, et romantique peut-être dangereux... Mais que lui reproche-t-on au juste ? Quel est son crime ? Quels sont ses cadavres ? Faut-il le punir pour ses rêves ? Qu'on me punisse aussi alors, qu'on punisse le Stalker, qu'on punisse Francis Moury (et avant nous d'aucuns qui préférèrent toujours la force légale à la force subversive) ! Le régime de Vichy n'était pas illégal, que je sache. Ceux qui l'ont combattu étaient-ils des terroristes ?
Écrit par : Yanka | 31/05/2009
Eh bien voilà, Pier Paolo, vous avez au moins l'honnêteté intellectuelle d'affirmer que vous n'avez aucun argument.
Je me demande alors, dans ce cas, pour quelle drôle de raison vous avez laborieusement rempli quelques lignes à non-commenter ce texte.
Aux autres, Francis étant assez éloigné de notre doulce France, son rythme de réponse est quelque peu... décalé !
Écrit par : Stalker | 31/05/2009
Pas grand chose à répondre aux anciens ni aux nouveaux intervenants (ni aux nouvelles intervenantes Claudia et Hélène qui utilisent la lettre de Coupat et mon commentaire critique de cette lettre plutôt comme un tremplin très personnel que comme une matière lue ou à commenter à son tour) mis à part des remerciements à Yanka pour sa sympathique lecture, et un sourire en lisant les émois de Pier Paolo California.
Parce qu'il a le même prénom qu'un cinéaste que j'aime bien - même si une partie de sa filmographie, celle qui va de ACCATONE à MEDEA grosso modo, me semble nettement supérieure à l'autre - je lui précise pour sa gouverne :
- que j'aime bien l'Islam contrairement à ce qu'il s'imagine. J'ai d'ailleurs été l'un des rares à défendre le port du voile à l'école pour les filles musulmanes qui le souhaitaient,dans un article, "La Question du voile dans l'Islam et le monde moderne" paru et toujours archivé en ligne sur Oumma.com et que j'ai été aussi le seul à ma connaissance à avoir écrit un texte d'envergure sur "Le Message" [Al Rissalah] (USA, Lybie, Koweit 1976) de Moustapha Akkad lorsqu'il est sorti en DVD chez Opening, texte archivé sur Dvdrama.com et Oumma.com.
- que je fais justement assez souvent le ménage pour une personne âgée faisant partie de ma famille.
- que je connais un peu [mieux que lui ?] le problème des prisons, en tout cas des prisons françaises : un de mes meilleurs amis, un Français d'origine libanaise, a passé 10 ans en prison à Nantes et je suis allé le visiter régulièrement durant 10 ans, par ailleurs je me suis intéressé au problème des prostituées transsexuelles emprisonnées et aux conditions carcérales qui leur étaient réservées.
Si sei vivo, spara..., comme disait l'autre.
Écrit par : francis moury | 31/05/2009
C'est justement ce que je me disais : quelle égoïste tu fais de ne pas faire plus d'honneur à un Etat qui s'occuperait définitivement des sots à ta place ... Vraiment quelle ingrate ! Sotte que je suis de ne pas vouloir un képi à chaque porte d'entrée. D'ailleurs, on devrait faire une levée du drapeau tous les matins dans chaque école, pas vrai ? Au moins, on les vivrait les mythes des Anciens de la cité.
Je disais que votre Etat de terreur ressemble à une révolution permanente qui survit avec le culte de la personnalité. Rassurez-vous, j'en suis pas encore là !
Écrit par : Hélène | 31/05/2009
Mon pauvre ami ! Accepter qu'un papier aussi incohérent soit publié chez vous !!! Décidément, Stalker, tu perds le sens commun. Je t'ai connu plus pointu. (T'as remarqué ?...)
Écrit par : mon chien aussi | 31/05/2009
je suis cheminot depuis 27 ans,mais c'est depuis cette affaire qu'on parle de terroristes.pourtant cela fait 27 ans que je vois ces mêmes problèmes,aux bords des voies:des fois c'était des gitans qui qui faisaient des courts circuits et volaient des kilomètres de caténaires,sans qu'on en parle et sans arrestations.les étudiants ont fait ça pendant des années,les grévistes de tout poils.sur les ponts de toujours des gosses ou des moins gosses jettent des pierres sur les trains,ou de petits cailloux,cela ce remarque sur le transport de voitures,combien de pare brise de capots de ayons etc son endommagés,dans ma gare en moyenne vingt voitures et je ne suis pas de paris,qu'on laisse des cheminot seul dans des postes d'aiguillage,dans la plus grande campagne,en solitude totale,des femmes pareilles!pendant un temps cela remonte à 1982 on se chauffait au charbon dans les postes.des mec rentraient à 4ou5 et vous disaient on a besoin du charbon,dans tes 16m/carré,de les vois débouler,tu disais servez vous,mais on se chauffe moins au charbon,les caténaires,on les change moins,depuis la concurrence,c'est un vrai bordel,le fret sncf est suicidé,il y a eu deux trains fret qui ce sont percuté,un était sncf,l'autre de la concurrence avec des grues chargées n'importe comment,mais n'importe comment un danger INOUI cela aurait pu faire une catastrophe si le train fret sncf était en fait un TGV on a grondé beaucoup cette manière(si rentable) de la concurrence dans les médias dans les blogs?que non!on a dit que la sncf rembourserez tout les clients qui n'ont pu prendre le trains,mais les voyageurs n'en démordaient pas ils voulaient partir,il voulaient qu'on les informe quand on nous dis de nous taire....vendu cheminots scandaleux.je me dis que si cela avait était un TGV ils nous auraient tué,assassins cheminots,mais ce n'était pas un train sncf qui a fait le mal,cela n'empêche qu'on a rien demandé au responsable concurrent,rien!! je demande s'il la sécurité pur du travail est encore essentiel,qui est en prison.mais ce n'est que le début,le fret sncf a été si dépouillé de sa force de sécurité qu'elle doit à ses agents le conscience professionnel car on a la trouille!! et on avait tant été éduqué sur la sécurité et non sur la rentabilité!!et on avait les moyen de la sécurité et tout cheminot qui travaille dans la circulation des trains,mais on se dit il va arriver un malheur,ça ça nous affecte enfin moi.L'affaire coupat quand c'est arrivé pour nous c'était d'un banal que j'ai même pas suivit l'affaire.maintenant cette affaire est politique,idéologique,mais ce que devient la circulation à part les retards tout le monde s'en fout,et il y a des retards salutaires.pourtant dans les médias,on des des vedettes,des nantis,des couards des incapables,une véritable haine sur nous.qu'on me dise pas nanti je touche 1600euros à 4 sans maison,la voiture la bouffe les assurances,mais je suis légal,mais à 4 il nous reste 23 euros par jours pour manger.mais que la concurrence charge ses grue sur les wagons perpendiculaire au sens de la marche c'est pas grave,il débutent,et font des profit sont rentables...
le mal est dissout dans la masse qui est bête,l'individu dans la masse pense et si la télé pourrait m'interroger,j'en rêve d'exister,sales cheminots,mon jour est arrivait France télévision...la vache il ont interrogé l'autre con,à coté de moi,avec sa tronche de con...
Écrit par : bob | 31/05/2009
Mon cher Francesco (Mon chien aussi), merci pour ta remarquable intervention.
Je t'ai connu plus inspiré chez Christophe Bohren.
Écrit par : Stalker | 31/05/2009
Merci de le reconnaître.
Écrit par : mon chien aussi | 31/05/2009
Il est important, cher Juan, que des commentateurs tels que Le Correspondancier-AG, jphdsn, Thierry Benquey, Deprav, Mon chien aussi (ce dernier, sous sa morgue niaise, est peut-être le pire de tous et le plus drôle aussi) puissent s'exprimer négativement d'une telle manière sur un tel texte.
Il constitue de facto une ligne de partage qui devait les soulever contre lui d'une manière viscérale, non-argumentative.
Je m'attendais à la fois à cet aspect immédiat, viscéral, et à ce caractère non-argumenté : je suis fier de leurs réactions.
J'irai plus loin : elles me comblent... et me prouvent la vérité de ce que j'ai écrit au-delà de ce qu'ils pourraient jamais espérer.
Écrit par : francis moury | 31/05/2009
@francis moury. Voyez, je vais vous accorder un point pour votre papier : je suis d'accord avec l'amorce. L'aspect juridique n'a que peu ou pas d'importance pour la compréhension ou le débat de l'affaire. Pour le reste !...
PS : j'adore votre expression pour me qualifier "morgue niaise". C'est bien trouvé.
Écrit par : mon chien aussi | 31/05/2009
Monsieur Moury.
Dans votre texte se trouvent quelques affirmations de votre cru bien peu argumentées, comme votre tirade sur la supériorité de la civilisation occidentale. Donnez nous une définition de celle-ci ? J'habite depuis 13 années en Allemagne et je puis vous assurer que la civilisation occidentale germanique a bien peu de point commun avec celle de la France. Aaahhh, si Varus avait conservé ses légions...
Qu'est-ce qui permet de s'attribuer le label "civilisation occidentale" ? Quels sont les pays qui peuvent se réjouir d'appartenir à ce club très select ?
L'Iran et Israel ? Non, ces deux là sont gouvernés par la religion. Les États-Unis ? Ah non, ceux là aussi. Ne vont-ils pas jusqu'à citer Dieu sur leurs billets de banque ? Leurs présidents, peu importe la couleur, ne cloturent-ils pas leurs discours par "God bless America." La France ? On pourrait le croire mais le président Sarkozy ne vient-il pas de signer un accord avec le Vatican autorisant celui-ci à distribuer des diplomes sur le territoire national ? Prenez ces questions pour ce qu'elles sont, des arguments.
Il me semble de plus que vous vous contentez d'informations superficielles, d'un fond-commun dont je préfère ignorer la provenance.
Sachez que les anarchistes et les communistes sont séparés depuis la 2ème internationale soit Juillet 1889. Votre conception de l'anarchie est me semble-t-il limitée à l'image d'Épinal de la bande à Bonnot et à l'épouvantail que les bourgeois du 19ème siècle en on fait.
Si vous désirez parler de la prison en argumentant, (référence à votre séjour de visiteur de prison), nous pourrons alors volontiers en débattre, j'y ai passé justement trois mois et ce avant la loi Badinter.
Une autre de vos affirmations bien peu argumentée que celle de l'augmentation du taux de suicide en prison depuis la fameuse loi. Vous faites fi du taux de remplissage qui n'a fait qu'augmenter depuis, en particulier l'explosion actuelle liée à la tolérance zéro de notre cher président. De cette facon vous foulez au pied les revendications du personnel pénitentiaire liées à la surpopulation. Un comble ?
Vous comblera-t-il tout autant que nos réactions immédiates, viscérales et non-argumentées ?
Bien à vous.
Écrit par : Thierry Benquey | 31/05/2009
comme yanka,j'ai relu le texte,mais je ne suis pas comme lui à m'incliner devant ce texte.il faudrait peut être mieux connaitre ses idées,savoir s'il a écrit une oeuvre de référence de ses thèses.comme ça tout à trac je me dis c'est un homme qui veut lui aussi être toujours en guerre.mais à la manière de clémenceau.il séduit yanka car il éclaire un monde où cette société du spectacle était le quai des brumes des anciens amis de yanka!sollérien et tout ce qui fût du temps gauche de sollers alain Badiou régis debray.mais surtout de sollers et guy debord et comme sollers en fait faisait aimer tout le monde de sade à ponge de debord à faulkner de lautréamont à rimbaud enfin tout ce qu'on peut dire des génies et après on s'enguelle pour savoir si untel ou untel est génie,le sollers qui à lu hegel mais par la phénoménologie de l'esprit.sollers charmait et charme encore,yanka doit s'en souvenir du paradis.mais yanka a changé,et ses amis sont devenus un peu ses énemies du moins en pensée.pour l'avenir de ses amis en jeunes artistes,je le suis complètement,et cela fait des années que je ne lis plus sollers,et toute cette gauche,mais on empêchera jamais des jeunes d'y aller,je n'avais même jamais rien lu de coupat avant cette lettre du monde et par votre lien dans votre article de journaliste,c'est moins grave peut être quand c'est clémenceau,ou de philosophe clémenceau est entre les deux.en tout cas c'est un homme,un dur un polémiste.un homme qui luttait contre le mal car c'est enfin du mal qu'on parle fait à l'individu,à l'honnête homme et le but est de protéger au mieux des malheurs à venir.alors je voudrait finir en lecteur donc encore cité et demander comment il compte soigner le mal,et s'il a déjà assez d'arguments dans ses textes chez juan asensio.
Le meurtre le plus généralisé que l'on puisse observer aujourd'ui frappe ceux qui ne sont pas encore nés.Li est à prévoir que ce phénomène qui possède,en ce qui concerne l'individu,le sens d'une sécurité accrue du mode de vie de l'jouera pour le type le rôle de moyen d'une politique démographie.Il est donc facile à deviner qu'on va redécouvrir la très ancienne science qu'est la politique de dépopulation.On peut déjà y faire entrer les célèbres"vingt millions de trop","un aperçu"(ces deux expressions en français dans le texte.La formule"vingt million de trop"est de clémenceau et s'applique aux allemands)qui a gagné entre-temps en évidence grâce aux transfert de population,moyen par lequel on commence à se décharger sur l'administration de l'élimination des populations marginales soit sur le plan social,soit sur le plan national. junger le travailleur 1932 traduction de julien hervier 1989 christian bougois éditeur.
j'en revient donc à la lecture des bienveillantes(attendrons t'elle encore)
et des livres de bolano et pynchon(mais pynchon tout le monde s'en fout pourtant il sont tout à fait le sujet)
pour ma part,je suis comme ceux qui ne sont pas encore né,tant je sent l'ampleur du coup que l'homme va prendre sur lui est inuoïe,et je ne sais pas ce qui le déclenchera.
Mais les mots de clémenceau,d'hommes journalistes polémistes,forts en gueule,connaissant la formule qui fait mal,et pas de clémenceau je vous compare f moury cela m'a permis de partir pour dire ce qui m'effraie.Que ce soit vous f moury,ou coupat,ou d'autres ayant un peu de poids,souvant ne voient l'effet de leurs mots.clémenceau était mort depuis pas mal de temps quand junger pensait humilié(il le pensait)son travailleur,c'est un texte terrible la pensée y est de verre.
mais vous m'avez fait passer un dimanche amer et triste,et je vais ce soir lire les confessions d'augustin,avouer moi aussi mon échec à trouver des solutions qui ne soient pas minables.
que dieu nous garde.
Écrit par : bob | 31/05/2009
@francis moury. Bon, j'avoue que j'ai été un peu léger. Mais vous accumulez tant de contre-vérités, de demi-vérités tirées par les cheveux, d'arguments bizarres et de raccourcis plus que rapides, qu'il faudrait un long papier pour tout remettre sur pied. Ne serait-ce que pour l'idéologie libertaire, on voit bien que vous n'en connaissez pas grand-chose, juste l'attentat de Caserio ou les vagues rumeurs sur la bande à Bonnot. A ce propos, citer Sherlock Holmes c'est sérieux ou bien est-ce une fine allusion au fait que Bonnot a servi de chauffeur à Conan Doyle lors de l'un de ses séjours en France ? Et Pour Nada, vous devriez savoir que Manchette a désapprouvé la version chabrolesque. Mais pour le savoir, il faut avoir lu Manchette. D'ailleurs, le livre était à lire aussi sous un certain angle qui vous a échappé. Vous prouvez vous-même que les affirmations de Coupat concernant le terrorisme et sa mise en scène médiatique n'est pas rien qu'une vue de l'esprit. Il y a du vrai là-dedans. Et puis, pour passer de Coupat au Pakistan, il faut une espèce d'inconscience et une volonté délibérée de mêler tout avec le n'importe quoi.
On a compris que l'Occident est menacé, mais je suis certain que ce n'est pas par l'ennemi que vous désignez. Ou pas seulement.
Pour ce qui concerne toute votre pensée métaphysique, vous me permettrez de la considérer comme peu intéressante, pour ne pas dire inutile. Si Coupat est un peu "salmigondis", vous ne l'êtes pas moins.
Hegel, ah Hegel ! ben, il a pensé pour son temps, et sa pensée me semble bien dépassée. Mais je comprends pourquoi elle vous ravit. Comme je comprends très bien la pensée archaïque qui vous anime dès que vous parlez de la punition, ce qui me semble bien contradictoire avec les valeurs de l'Occident que vous prétendez défendre. Mais ce sont des valeurs d'avant les Lumières. Beurk, les Lumières !... Avec vous, on est en plein dans un temps qui est bien le contraire du temps marxien : plus on avance et plus on devrait reculer.
Écrit par : mon chien aussi | 01/06/2009
@ Thierry Benquey
La civilisation occidentale ne se définit aucunement par la laïcité. L'État turc est plus laïque - de jure sinon de facto - que les États-Unis, et pourtant, ces derniers font partie de ce qu'il est convenu d'appeler l'Occident, pas le premier.
Par ailleurs, l'accord entre la France et le Vatican ne remet absolument pas en cause la laïcité : il s'agit simplement de mettre fin au monopole public de la collation des grades, qui est, comme l'Éduc' nat', une aberration française...
Écrit par : Criticus | 01/06/2009
Pour Thierry Benquey
Vous cherchez la petite bête et vous vous fatiguez pour rien, je vous assure. Et surtout, vous débarquez. C'est le premier matin. Mais enfin parce que je suis un garçon charmant en fin de compte voici quelques éléments de réponses.
Comment je définis la civilisation occidentale ?
Sur ce site, il y a une fenêtre de recherche et des tables des matières :
Disputatio Pro Europa 1 De l'Occident à l'Europe, Pro Europa 2, Pro Europa 3, etc. mais vous trouverez des réponses aussi dans pas mal d'autres textes de votre serviteur.
Pour le reste, sur les anarchistes et les communistes révolutionnaires oui on a lu Jean Touchard, Jacques Néré, et même des gens comme Maxime Vuillaume le communard qui a écrit "Mes cahiers rouges au temps de la Commune", et tous les historiens de la terre, rassurez-vous.
Sur l'augmentation du taux de suicide en prison, demandez aux prisonniers maintenant ce qu'ils en pensent... mettez-vous à la page.
Prenez exemple sur Bob, lisez...
Écrit par : francis moury | 01/06/2009
Pour Mon chien aussi :
Vous me devenez plus sympathique. Je souris avec gentillesse en lisant que pour "tout remettre sur pied il faudrait un long papier" et que vous avez été "un peu léger".
Mais bon... il ne s'agit pas de papier, ni de lourdeur ou de légèreté.
Il ne s'agit pas non plus de savoir si Jean-Pierre Manchette qui a adapté avec Chabrol son roman approuvait ou désapprouvait le résultat. Je cite un dialogue du film qu'on entend : le reste n'est pas mon problème. Ce n'est pas un texte d'histoire du cinéma mais un texte d'une autre nature même si j'y cites des éléments appartenant à cette histoire comme un titre ou un dialogue.
Je sais à présent - on le sait tous si on a lu un forum précédent : vous nous l'avez expliqué clairement afin qu'on ne puisse plus en douter - que vous avez lu Nietzsche : c'est bien, je vous en félicite. Que voulez-vous qu'on vous dise de plus ? Car je ne peux rien vous dire de plus. Il n'y a rien à dire de plus sur ce que vous écrivez ici et maintenant.
Je crois que vous vous amusez, je crois que vous croyez que c'est un jeu de l'esprit, tout ça, pas vrai ? Vous ne pensez pas que c'est vraiment sérieux. Vous n'arrivez pas à croire que c'est vrai et que ça se passe vraiment.
Je crois que vous considérez la vie comme un beau livre... tout est léger, amusant à vos yeux : tout flotte et constitue un mignon spectacle, qui vous distrait, qui permet à votre esprit brillant de s'exercer, de s'affuter.
La nuance qu'il faut que vous saisissiez bien est que la vie est peut-être faite pour aboutir à un beau livre mais qu'elle n'est pas immédiatement un beau livre.
Écrit par : francis moury | 01/06/2009
@ Francis Moury
Je vous remercie de vous soucier de mon état de fatigue, je vais bien merci.
Qui plus est, ma contribution, au vu de vos réponses condescendantes, est plus à prendre comme un droit de réponse qu'un dialogue. En effet, si le blog Stalker est référencé et indexé par les moteurs de recherche, ce dont je ne doute pas, ces mots que nous laissons en ces lieux seront stockés jusqu'à la fin de... Google ou des technologies qui permettent de les lire.
Je ne vous ferais pas un cours d'histoire pour vous rappeler qu'un débarquement de temps en temps peut-etre salutaire pour la France.
Je suis enchanté d'apprendre que vous etes un charmant garcon, moi qui ai souvent fréquenté des mauvais. Des barbares par exemple, j'ai eu le bonheur grandir avec eux, certains qui avaient la peau noire et qui parlaient le Wolof à la maison, pouvaient s'exprimer mieux que moi dans la langue de Voltaire mais on leur refusait l'Occident. Honte sur moi, l'arrière-petit-fils du vicomte de Sonnais de Limé lequel au demeurant était militant communiste et ne manquait pas d'aller aux manifestations ouvrières avec sa canne-épée. J'ai aimé ce temps passé avec les beurs, les tos, les blacks, les espagnols, les juifs, tous ces qualificatifs qui n'avaient aucune importance pour jouer aux billes. Nous étions ceux de la cité, la fameuse racaille et ceux de la vieille ville nous le faisaient bien sentir. Ce faisant, ils confortaient en nous ce sentiment de rejet et nous permettaient d'affermir celui de notre appartenance à une communauté, celle du quartier et qui se devait par une réaction, convenez en, bien naturelle d'élaborer ses propres règles, pour ne pas dire ses propres lois. Cette époque de ma vie m'a permis d'acquérir non pas de la Culture mais des cultures et des civilisations. J'étais bien avec les descendants de ces andoulasiens du temps jadis qui malgré qu'on leur refuse l'Occident lui ont permis d'accéder aux textes perdus des grecs de l'antiquité, au zéro si pratique et dont les noms étaient latinisés lorsqu'on les fetait en grands philosophes.
Votre civilisation occidentale n'est que foutaise sur le plan historique comme si nos ancetres avaient été hermétiques à toutes influences extérieures. Tiens au fait, Clovis, roi des francs était aussi un barbare pour ses contemporains romains.
Quant à votre conseil de lecture, je vous remercie mais je doute que mes lectures ne vous enchantent. Ceci m'amène à me permettre de vous conseiller de prendre exemple sur moi, vivez...
Écrit par : Thierry Benquey | 01/06/2009
"Sur l'augmentation du taux de suicide en prison, demandez aux prisonniers maintenant ce qu'ils en pensent... mettez-vous à la page."
Sans nul doute que la page écrite sur ce genre de considération par un taulard est certainement dans la majorité des cas, aussi cruelle qu'artistique ... mais aussi certainement pas à suivre. Il est des déchéances de la raison que vous devriez reconsidérer. C'est pour cette raison que c'est gravissime de détenir un innocent.
Et puis aux chiffres, on peut bien leur faire dire ce qu'on veut ...
Écrit par : Hélène | 01/06/2009
Monsieur Francis Moury,
Après ce long, très long texte universitaire (mais l'université ne va pas bien du tout), je vous invite à lire les quelques lignes sur l'affaire Coupat écrites par le Roi Philippe Sollers dans le JDD...
Écrit par : Denis Lair | 02/06/2009
Je ne comprends pas très bien si Francis exprime les mêmes pensées que Juan ou pas sur ce sujet précis. Trop de douceur fait autant de mal que trop de dureté, savoir poser des limites, c'est important. Mais pourquoi un gentil comme Moury peut-il tenir des propos qui sonnent si extrêmes? Thierry offre une mise en perspective qui manque un peu effectivement.
@Bob, j'ai une copine qui sort avec un cheminot, incroyablement cultivé, on a vraiment une fausse idée sur les cheminots.
Pour répondre à Francis, bien sûr que face à la montée de la délinquance, l'agacement est immense. Cependant, la France porte un karma, le karma des colonies. Ce ne sont pas des indiens qui nous posent problème en France. À Londres, ils ont des médecins anglais d'origine pakistanaise qui foutent des bombes. Lorsque l'on voit le gentil anglais tout calme, on a du mal à imaginer, les horreurs que les anglais ont commis. Ce sont eux qui les premiers en 1904 ont massacré l'armée tibétaine, au Pakistan, en Inde, cela a été d'une cruauté absolue.
C'est le karma. La France porte le sien aussi. La violence des banlieues n'est rien par rapport à la violence des colonies, par rapport au racisme, au mépris qui a sévi. Il va falloir plusieurs décennies encore pour stabiliser tout cela. Nous sommes en train de nous faire coloniser, le sablier s'est retourné. Mais c'est nous qui avons appris le français à ces habitants, c'est nous qui avons inculqué la culture française, l'attirance pour la France, et même parfois l'amour pour la France que nous ne voulons pas non plus. Les français auraient voulu coloniser et que la France reste blanche, c'est raté.
Listes des colonies françaises en Afrique:
Afrique du Nord
Maroc (89 % du territoire) : 2e (1911-1956, Protectorat)
Algérie française : 2e (1830- 1962) Départements
Tunisie : 2e (1881-1956, Protectorat)
Fezzan : 2e (1943-1951)
Afrique sub-saharienne
Albreda en Gambie : 1er et 2e (1681-1857)
Bénin (à l'époque Dahomey) : 2e(1895-1960)
Burkina Faso (à l'époque Haute-Volta) : 2e
Cameroun Pays sous tutelle de la France: 2e (1919-1960)
République centrafricaine (à l'époque Oubangui-Chari) : 2e
Tchad : 2e
République du Congo (à l'époque Congo français puis Moyen-Congo) : 2e
Gabon : 2e
Guinée (à l'époque Guinée française) : 2e
Côte d'Ivoire : 2e
Mali (à l'époque Soudan français) : 2e
Mauritanie : 2e
Niger : 2e
Sénégal : 1er (Saint-Louis-du-Sénégal, Gorée) et 2e (1626-1758, 1779-1809, 1817-1960)
Togo : 2e
Écrit par : Bizarre tout cela | 02/06/2009
A Stalker: Si j'ai "laborieusement", comme vous dites arrogamment, "rempli quelques lignes" ce n'était pas pour commenter ce texte, mais pour y réagir, spontanément. La valeur littéraire de ce texte, précis, ne me saute pas au yeux. L'éducation et le talent étant deux choses totalement différentes, je n'y ai pas vue "une matière à commenter à son tour". J'ai simplement réagi.
Aussi votre ton - comme celui de Mr Moury qui a gentiment "souri" en me lisant - est condescendant,
Quant à mes arguments, je me les garde parce qu'il n'y a rien à répondre à quelqu'un qui affirme et semble à ce point convaincu que "la civilisation occidentale est LE modèle de civilisation universellement reconnu", qui voit nos rues peuplées de gamins blessant ou tuant "d'honnêtes citoyens dans nos rues, nos écoles, nos magasins" et ajoute que "ce ne sont pas des «gamins» mais des barbares qu'il faut dresser ou mettre hors d'état de nuire ! L'âge ne change rien à l'affaire : seuls les actes comptent."
Que répondre à quelqu'un pour qui hors la loi équivaut à "hors de l'humanité".
Il faudrait s'entendre sur tant de choses, à commencer par "humanité", puis "civilisation", "universel", aussi sur "culture occidentale".
Faut-il ne jamais avoir mis les pieds hors de son bureau ou être l'un des papys régulièrement invités sur radio Courtoisie (que j'écoute avec curiosité), n'avoir jamais été à Barcelone, New York, Hong kong, Guayaquil, Capetown ou encore Lagos, Afrique de l'ouest, pour parler ainsi, de "Civilisation occcidentale"?
Et je ne vous fais pas ici l'apologie d'un métissage apatride et déraciné... Déjà ça ne veut rien dire, même si ce terme est galvaudé.
Enfin quoique l'on en dise, quand j'entends parler de supériorité occidentale je ne puis m'empêcher d'entendre suprématie chrétienne, Blanche. Prove me wrong!
Mes salutations hostiles, marquent clairement mon hostilité à l'égard d'idées que je juge rétrogrades, archaïques, ou bien animées par deux choses: La peur, Et l'ignorance. Ignorance au passage abyssale qui parait dans la description, par F. Moury, des nouveaux barbares, sans foi/ loi/ famille/émotion. À peine humains.
Des Cancrelats qu'il faut écraser? Radio mille collines parlait de "cafards", on est pas loin dirait t-on.
Juste finir, en disant @ F Mourry
Je vous rejoint en partie sur la filmographie de Pier Paolo P.
Je ne vous visais pas -particulièrement- sur l'islam, mais d'autres textes aux relents assez islamophobes lus sur ce site .
Défendre le voile c'est aimer l'islam? Première nouvelle...
Une autre nouvelle, le port du voile n'est visiblement imposé dans aucun Hadiths sacrés ou authentiques. Je ne suis pas spécialiste mais ça m'interesse et je prépare un projet sur la loi de mars 2004 (et commission Stasi). et je vous avoue être curieux quand je vous lis ici. Je vais aller voir vos écrits sur Oumma.com.
Et puis sur la prison ; vous vous êtes intéressé "au problème" comme vous dites. Pour moi la prison, aussi nécessaire, c'est à dire inévitable, soit-elle est d'abord une question. Et je ne joue pas sur les mots ici, j'allais d'ailleurs écrire les maux, car la prison est aujourd'hui un mal de notre société.
Mal qui s'aggrave d'autant que l'on cesse de réfléchir à "la question". Les "financiers" dont vous parlez n'y sont d'ailleurs pas totalement étrangers.
Je n'ai rien à vous prouver mais sachez bien une chose: que l'on soit dedans dix mois ou dix ans, (tant il est vrai que curieusement le temps s'arrête à l'intérieur et que le temps réel passé ne se mesure qu'a l'aune des dégâts constatés sur l'individu lorsqu'il ressort): La prison on la connait d'un côté du parloir ou de l'autre. Et vous pouvez avoir eu tous les amis emprisonnés que vous voulez, vous être intéressé à tous les problèmes que vous voulez (je suppose que les trans apprécieront de se savoir réduites à des problèmes)
Vous m'avez engagé sur le sujet alors, ayez juste un peu de pudeur et moins d'arrogance. Merci
Tous, sinon beaucoup ici semblez avoir beaucoup lu et écrit. Cela fait de vos textes, comme celui de Coupat dont il s'agit au départ, des objets parfois "bien construits, argumentés" (même si MR Moury, quelqu'un qui dit écrire "des textes d'envergure" a faiblit sur celui ci.)
il me semble que ses "arguments" pour contester les sabotages de TGV (qui que soit le saboteur), son obsession sur des barbares sortis tout droit de l'enfer et dont le seul but sur terre soit de nous y ramener avec eux, sont grotesques. "Risibles" comme je l'ai lu plus haut dans les commentaires. Et je n'argumenterai pas davantage, simplement par flemme. Ce qui ne vous agréera peut être pas mais le temps mon ami, il faut choisir à quoi le consacrer. Certes toutes ces questions abordées, complexes, demandent des arguments, mais je n'ai pas envie, ni besoin, d'avoir raison. Et puis redire avec ses mots ce qui a peut être déjà été écrit ne serait mû que par l'égocentrisme.
Merci et toujours hostile!
Écrit par : Pier Paolo | 02/06/2009
Pour Denis Lair : j'ai cherché, histoire de changer un peu d'air, l'article de l'ancien situationniste telquelien sur Coupat ; la seule chose que j'ai trouvée, en tapant sur Google "Philippe Soller Julien Coupat", c'est "De l'anarchisme considéré comme une déchéance de la raison par Francis Moury". Que ce soit Google anglophone ou francophone. Amusant non... faut dire que le JDD est moins bien référencé que Stalker. Normal...
Pour Bizarre tout cela, j'ai lu votre message dont le ton est sympathique, c'est l'un des très rares qui le soit et je vous en remercie. Et j'ai cliqué sur votre pseudo en faisant apparaître une sorte de leçon de terminale sur la décolonisation de 1945 à 1960 avec un avertissement final assez bizarre lui-même. Bon cela dit je sais tout ça mais après ? Vous croyez que les Sud-Viêtnamiens réfugiés en France en 1975 préfèrent Ho Chi Min à Thierry d'Argenlieu ? Posez-leur la question... Votre leçon de terminale est naïve... il y a pas mal de choses qu'elle ne prend pas trop en compte je crois. Vous croyez que les réfugiés cambodgiens parisiens préfèrent les Khmers rouges aux Français, qu'ils auraient eu les joies d'un S21 s'ils étaient restés français et que les Laotiens réfugiés parisiens préfèrent le Pathet Laos communiste aux Français ? Comparez la manière dont les pays africains du Nord, du Sud, de l'Ouest ou de l'Est sont administrés avant et après la décolonisation ? Mieux : demandez-leur, aux habitants de ces pays, ce qu'ils en pensent... Demandez aux Soudanais s'ils n'aimeraient pas être encore aujourdhui nommés "Soudan français" et être administrés par la France plutôt que par un gouvernement ignoble comme celui qui les administre actuellement ? Les anciens des trois quarts pour ne pas dire des neuf dixièmes de ces territoires et pays vous diront tous qu'on vivait mieux à l'époque des Français qu'à présent... excès commis par des Français indignes ou délinquants de l'époque mis à part, en parlant globalement : qui a construit des routes, un système sanitaire, éducatif, mis en place une administration moderne dans ces pays, construit des immeubles, installé des hôpitaux, des aéroports, des... commissariats ? Depuis l'indépendance de ces pays, résultat ? Taux de chômage ? Taux de scolarisation ? Vous m'en direz des nouvelles. Même en France avec les Lumières qui nous inondent depuis le XVIIIe siècle que tous vous profs d'histoire vous apprennent à révérer, on est pas foutu de donner une éducation, un emploi et une santé à tous d'une manière libre et égale. Ici et maintenant, les dentistes choisissent les dents qu'ils vont réparer et ils sont hors-la-loi mais on ne les sanctionne pas : ils ne respectent pas la CMU à Paris intra-muros, la Sécu le sait, la Police le sait, le Gouvernement le sait et on ne les sanctionne pas. En dépit du XVIIIe siècle. Il a bon dos même en France le XVIIIe siècle. Alors vous croyez que c'est mieux ailleurs depuis qu'on est parti ? Allez leur demander au lieu de croire votre prof ou votre maître de conférence PS ou PC avoué ou sous-jacent. Toujours la même rengaine... vous êtes décervelés par la télévision de France 3 et de France 2 et de TV5 Monde depuis trop longtemps... les évidences, quand on voyage un peu, on les voit : les traces de l'Occident, dans la majorité de ces pays, c'est tout ce qu'il en reste encore debout et en état de marche !
Quant aux Anglais, oui, bon on a vu les films de Richard Attenborough sur Gandhi, sur les Boers en Afrique du Sud... et alors ? A l'échelle de l'histoire on retiendra quoi ? Avant les Anglais en Inde, le sympathique régime des Castes décrit par Célestin Bouglé dans sa thèse ? Après les Anglais, un parlement, une industrie, un système routier digne de ce nom, y compris ferroviaire, une armée formée dotée du fusil réglementaire d'abord Lee Enfield anglais soit dit en passant...
Pier Paolo : vous savez qu'en France les intellectuels italiens ont, depuis très longtemps, la réputation d'être communistes ? Ce ne serait pas UN PEU votre cas ? Vous passez votre temps à me dire que n'avez pas d'argument, pas le temps de développer. Je vous donne les miens... en pure perte. Et quand je réponds un peu en vous citant des exemples de ma bonne foi, c'est retourné contre moi illico presto. Je suis gentil de vous donner des détails sur ma vie privée encore : même ça, vous le détournez immédiatement par un raisonnement abstrait. Ca me dégoûte. Si c'est ça les enfants de Berlinguer, il n'y a pas de quoi être fier. Relisez Rosmini, de vrais intellectuels italiens, je ne sais pas, moi. Je cite Rosmini parce qu'on en parlait ici il n'y pas longtemps et qu'il a l'air remarquable du peu que j'ai lu ici. Je vois moins d"ouverture d'esprit chez vous- la filmo de Pasolini à part sur laquelle on peut parler uniquement : on pourrait parler de Freda, de Bava, de Antonioni : j'ai écrit sur tous ces gens - que chez les gens que j'ai connus à Turin, à Milan, à Rome, à Catania, à Palerme, à Bari. Vous voyez que je connais un peu l'Italie. C'est la moindre des choses de connaître l'Italie quand est Français : on a une dette envers les lettres latines qu'il faut honorer. Je vois ça comme ça. Sans Térence, sans Sénèque, sans Tacite, pas d'esprit français. Eschyle, Sophocle, Euripide, et les autres Grecs de génie ne suffisaient pas tout à fait : il fallait les Latins aussi au génie français pour devenir ce qu'il est. Et si on aime le cinéma, on a une dette envers les cinéastes, les compositeurs et les directeurs de la photographie et les actrices italiennes : je ne penserais pas ce que je pense en esthétique sans Vittorio Cottafavi, sans Carlo Rustichelli, sans Gianna Maria-Canale, sans Ubaldo Terzano ou Raffaele Masiocchi. Ca me rend malade de voir des Italiens capables d'écrire en français uniquement pour me déballer des conneries semblables à celles que j'entendais dans la cour du lycée dans les années 1975 et que je jugeais déjà aberrantes ou dépassées ou hors-jeux. Comment vous, un enfant de Térence, de Sénèque, de Tacite, pouvez-vous favoriser l'anarchisme ou le communisme, et préférer des criminels à l'ordre ? Aimer les "zones grises ou noires" par goût de l'aventure dans le monde, ça je le comprends bien, ce fut et c'est même encore assez mon cas. C'est d'un naturel noble que j'aime bien et qui est mien. Mais ce n'est pas la même chose de vouloir entretenir des zones grises ou noires au sein de votre propre patrie. Cela non : c'est différent. Et il ne faut pas le vouloir. J'écris le plus clairement possible par coutoisie afin que vous me lisiez le plus clairement possible aussi, n'est-ce pas ? Allez sur la vidéo mise en image par la caméra de videosurveillance, sur le lien posté à l'article "La Malfrance, la vraie" et visionnez-le. Vous acceptez que Coupat compare d'honnêtes ouvriers français en grêve contre des voleurs à CA ? Moi jamais. Vous acceptez que Coupat compare des étudiants gauchistes ou communistes à CA ? Moi jamais. Même si j'ai le plus profond mépris pour les étudiants gauchistes ou communistes qui crachent en l'étant sur les combattants de la liberté morts au ViêtNam ou ailleurs pour faire triompher la liberté sur le communisme, je refuse ENCORE qu'on les compare à ces animaux. Vous acceptez que Coupat compare les honnêtes et réels gamins des rues, issus de l'immigration ou nés en France, de couleurs de peau variées, à ces criminels barbares ? Moi non : je respecte trop les parents honnêtes de ces gamins honnêtes pour l'accepter. En somme, Pier Paolo, je vais plus loin que vous : je respecte davantage les immigrés et les enfants d'immigrés nés en France que vous car je refuse qu'on les assimile à des criminels. Je dis une seule chose : Coupat veut les assimiler à ces criminels et c'est, de ce fait, lui le criminel. Nommer "lutte" le crime est un crime envers celui qui lutte réellement. Nommer "gamin" un criminel est un crime envers le réel gamin.
Enfin je reviens sur votre vieille tactique : tu visites ton copain en prison mais ça ne prouve rien car on ne connaît la prison que si on est du côté du prisonnier. Tu réduis les Trans à un problème en ne les considérant qu'à travers le prisme de "gibier de prison". Qu'est-ce que vous en savez au demeurant qu'on ne connaît la prison que si on est du côté des prisonniers ? Qu'est-ce que vous en savez au demeurant, si je réduis les Trans à cet unique prisme ? Vous avez payé un détective privé pour étudier mes faits et gestes depuis 10 ans ou depuis 20 ans ? Basta. Vos tactiques de communiste rouge 70's me gonflent. Elles me rappellent tout de même un peu les débats entre intellectuels communistes et anarchistes à la Sorbonne dans les années 1960-1970 tels qu'on les voit filmés à la télévision française, sur des vieilles images sépia ou N.&B. : "Tu dis que... mais en réalité tu es ceci... la preuve tu es habillé comme ça, tu lis ce journal, tes parents font ça...".
Bon la fin pour Thierry Benquey : "prenez exemple sur moi, vivez..." me dites-vous en conclusion. Vous croyez que je vous ai attendu ? Vous croyez que vous vous la donnez plus que moi chez les Alternatives à Berlin ou à Dusseldorf ou dans le bled où vous avez posé vos pénates d'ancien gauchiste pas encore repenti. Parce que pour vous vivre c'est ça ? Etre assis sur votre banc dans un jardin public allemand à lire dans LE MONDE un anarchiste publié comme s'il était un penseur, un penseur qui soutient le sabotage des TGV et qui vous explique noir sur blanc que les étudiants qui bloquent les universités, les voyous criminels des rues, les ouvriers en grève c'est kif kif, blanc bonnet et bonnet blanc ? Si pour vous tout ça passe très bien, et si tout ça vous semble bien, tant mieux pour vous et pour votre ancêtre : pour ma part, c'est "niet", "pas au-delà"...
Je vous ai dit, à toute et à tous, que ce texte établissait une ligne de partage. Il délimite qui est qui et qui pense quoi sur quoi. Penser c'est poser des limites : Wissenchaft der Logik, mais déjà Parménide (tout seul : son poème) et ensuite Parménide de Platon. Penser c'est outrepasser des limites : Wissenchaft der Logik, mais déjà Héraclite (tout seul ou commenté par Clémence Ramnoux ou Abel Jeannière ou Kostas P. mais pas par H.W.) et ensuite la postérité d'Héraclite. Vous pensez selon de vieilles limites. Qui doivent être outrepassées aujourd'hui. Je pense selon d'autre limites, plus anciennes, plus solides, et plus pures que les vôtres. Qui ne seront pas outrepassées, ne l'ont jamais été et ne le seront jamais.
Ende.Fine.Fin.
PS Sur ce forum, on est tenu d'être trilingue pour être à la page tant Stalker est devenu un site européen, profondément occidental : cela ne laisse pas de me réjouir, cela dit...
Écrit par : francis moury | 02/06/2009
@Francis, les chinois tiennent le même discours au Tibet. Ils ont apporté des chemins de fer, etc. Mais le petit hic, c'est que ce n'est pas le souhait des tibétains, et que tout cela se passe dans le mépris, l'arrogance, le sentiment de supériorité, et au final la torture, la prison, et des morts chaque jour.
J'aimerais que les colonies n'aient apporté que du positif, mais ce n'est pas le cas. Bien sûr que dans Autant en emporte le vent, la condition des noirs était meilleure dans cette maison là, qu'après la victoire des nordistes, oui mais dans cette maison là, pas partout. Bien sûr que dans la ferme africaine, cela se passait bien, oui mais pas partout.
J'ai mis en lien un autre site que vous trouverez aussi sans doute naïf et ridicule.
Ce n'est pas du passé tout cela, une amie tutsie hait le gouvernement belge pour sa position pendant la guerre du Rwanda. Et moi bien sûr, que je n'arrive pas du tout à imaginer ces braves belges, en train de couper des mains en Afrique. Vraiment pas.
Un extrait:
Cinq à huit millions de morts, peut-être même dix : tel est le bilan accablant de la conquête et de l'exploitation coloniale du Congo belge, entre les années 1880 et la première guerre mondiale. C'est à ce chiffre que conclut le journaliste américain Adam Hochschild au terme de son effarante enquête sur cet « holocauste oublié ». L'acteur principal de ce bain de sang ne fut autre que le roi des Belges, Léopold II. Obsédé par l'idée de posséder une colonie, comme les autres pays européens alors en pleine expansion africaine, il jette son dévolu sur la région du Congo, encore quasi inconnue. En 1876, il crée l'Association internationale africaine, destinée en principe à financer des expéditions. S'appuyant notamment sur le célèbre explorateur Henry Morton Stanley et sous couvert d'ouverture de comptoirs pour voyageurs et marchands, cette association devient le cheval de Troie d'une colonisation rampante et cachant son nom. Moins de dix ans plus tard, en 1885, le roi obtient la reconnaissance internationale de « l'Etat indépendant du Congo », qui reste sa propriété personnelle et non celle de son royaume.
Entre-temps, il a déjà organisé l'exploitation de la colonie, commerce de l'ivoire d'abord, du caoutchouc ensuite et surtout. Ce trafic très lucratif se fait sauvagement :
asservissement des populations autochtones, déportations, travail forcé avec prise d'otages des femmes et des enfants pour faire travailler les hommes à la cueillette extrêmement pénible du latex, villages rasés, tortures et mutilations contre les récalcitrants, quand il ne s'agit pas de massacres purs et simples.
Outre le fouet en peau d'hippopotame, la « chicotte » — innombrables sont les cas de flagellation à mort —, la torture la plus répandue est la section de la main :
le Congo devient le pays des mains coupées.
Le roi Léopold II agit d'autant plus impunément qu'il tient en public le discours le plus « humanitaire » qui soit : il se présente en émancipateur et en civilisateur, organisant même des conférences internationales sur le sujet, jusqu'à ce que les premiers témoignages sur la sinistre réalité arrivent à se faire entendre.
Écrit par : Bizarre tout cela | 03/06/2009
Mr Francis Moury
Merci, je me sens donc le droit de revenir sur Stalker, site que je ne connaissais pas, puisque je parle quelques langues européennes. Et remplis ainsi la condition semble -il prérequise de trilinguisme.
En vous écrivant hier j'ai fini par terminer en disant que vous me répondriez certainement de la hauteur du vieux prof (je vous le promets) et ça n'a pas manqué puisque vous me renvoyez aux cours de lycée. J'en ai eu des profs qui rendaient les copies en écrivant à la fin de leur correction "relisez X ou Y", imbécile!" Le "imbécile" étant implicite. Et nous de se regarder en se demandant de qui il parlait ce prof...
A part une avalanche de références et de citations (si c'était pour signifier que vous avez beaucoup lu, c'était bien inutile, je m'en doutais, ou encore que vous avez beaucoup d'amis Italiens et plus que moi visiblement, je m'en fous...)
Et si cela vous permet de vous sentir encore plus important, sachez que beaucoup de ceux que vous appeler à la rescousse par delà les alpes sont de parfaits inconnus pour moi.
Sinon que me dites vous?
Pour ma part je n'ai jamais dit qu'"on ne connaît la prison que si on est du côté des prisonniers" , jamais, j'ai juste dit qu'on la connait d'un côté ou de l'autre du parloir, et que ce sont deux expériences essentiellement différentes. A commencer parce que l'un a choisi d'y être beaucoup plus que l'autre. Partant de là, je laisse au philosophe que vous êtes le soin de développer.
J'ai certes réagi viscéralement, car vous suggériez que vous connaissiez la prison peut être mieux que moi. C'était orgueilleux, aussi stupide. Je constate toutefois que sur La prison, vous ne répondez pas. Aussi que vous ne voyez de l'ouverture d'esprit que lorsque nous semblons d'accord, sur Pasolini par exemple. Curieuse façon de penser, désaccord ferme et ouverture d’esprit n’ayant rien à voir ensemble
Vous me dites « Comment pouvez-vous favoriser l'anarchisme ou le communisme, et préférer des criminels à l'ordre ? »
Je dois vraiment répondre là ?
Dire quand même qu’un criminel, un terroriste qu’est ce que c’est d’abord ? Pour qui, quand, dans quels contextes ? Enfin, je ne vais pas vous faire l’injure de croire que vous ne comprenez pas.
En outre, je ne pense pas que Mr Coupat fasse des rapprochements et prenne des raccourcis aussi hasardeux que ceux que vous prenez pour le critiquer, Je vais être très honnête, je m'amuse beaucoup. Et puis je m'entraine car je ne suis pas un intellectuel. Si vous me donnez ce crédit je le prends come un compliment parce que ce n ’était pas gagné vu que je reviens De ces « zones noires et grises » comme vous dites, très noires même.
Je ne suis certainement pas un communiste même si ma jeune vie m'a conduit sur des chemins de sympathie pour les idéologies prônant la justice, l'égalité de partage, la vraie redistribution. (Et pas la redistribution version école de Chicago. Et qui c’est qui dit Merci au Chicago Boys ? les chiliens, les argentins….)
Mr Moury nous partageons une aversion pour les gauchistes. Mais parlons nous des mêmes ?
Quant à l'anarchisme, Ô, Anarchisme, ! il demande un tel degré de conscience individuelle, d'éducation des individus, qu’il est , il me semble, peu compatible avec la nature anthropophage de l'homme. Cela étant, encore jeune, je peux changer. Me tromper aussi. Et jeune j’espère le rester afin de ne jamais penser et être convaincu que je pense « selon d'autre limites, plus anciennes, plus solides, et plus pures que les vôtres. Qui ne seront pas outrepassées, ne l'ont jamais été et ne le seront jamais. »
Je suis du parti de ceux qui croient que quand l'on prend quelque chose il faut s'assurer de le remettre ou de redonner autant pour que le système continue, et d’ailleurs j’aime l’esprit initial du P2P pour cela. Du parti de ceux qui croient qu'assez est suffisant, et que toujours plus est l'enfer inévitable. Du parti de ceux qui se demanderont pourquoi notre société civilisée produit des "barbares" en série (et pas que dans les bus parisiens d'ailleurs), plutôt que de celui qui demande et propose les meilleurs moyens de s'en débarrasser, du parti qui dira toujours "n'oublies pas ton frère moins privilégié toi qui as tout".
Du parti de celui qui jugera et condamnera peut être mais jamais sans essayer de comprendre, à défaut d’aimer, le criminel, ce pour essayer, sans forcément y arriver. Mais essayer d’ être juste.
Du Parti de ceux qui n’oublient jamais que même si certains crimes et situations trahissent la nature paroxystique de l’humanité, cette humanité est aussi la leur. Elle effraie, horrifie ? Eh bien regarde la dans les yeux parce qu’elle est tienne quelque part. Vous pouvez appeler cela "gauchiste", si ça vous convient, ou encore le parti de la cour de récréation, des fans de Géronimo ou je ne sais quel chef indien qui avait dit que la civilisation occidentale se rendrait compte qu'un jour l'air deviendrait irrespirable, les rivières empoisonnées et toutes les ressources non comestibles.
J'ai été voir la vidéo dont vous me parliez. Encore un spectacle! Pour quels intérêts, je me le demande. Comme si des agressions et des abrutis visiblement décérébrés il n'y en avait jamais eu, comme si les bandes de jeunes étaient plus tendre en 1950.
Mr Le professeur, vous ne pouvez pas ne pas savoir qu'autour de 1780 il était impossible d'aller de la porte de clignancourt à la porte d'Orléans sans se faire égorger. Qu'au 19ème siècle Paris était infiniment plus dangereux et barbare?
A propos de ces jeunes se battant à coups de marteau à l’école, à propos de tous ces barbares qui vous obsèdent, je vous invite à lire Francis Dubet, sociologue :
« La violence juvénile a longtemps fait partie des cultures populaires " viriles et dures " et de moins en moins tolérées, à l'image de la boxe qui devient intolérable, barbare, violente, lorsque se répand la culture " soft " des classes moyennes Il est difficile de savoir si les élèves de l'enseignement professionnel sont aujourd'hui plus violents qu'hier. Mais une chose est sûre, « la » violence ouvrière à l'école n'est pas nouvelle. Les garçons se sont toujours battus dans la cour de récréation du Collège d'enseignement technique ou de Centre d'apprentissage. Question d’ « honneur » ou plus simplement d'intérêt, cette violence était le plus souvent ignorée et tolérée par les adultes, elle avait ses lieux et ses moments dans la cour de l'école et aucun professeur ou surveillant ne se serait permis d'intervenir dans une affaire "privée". Les règlements de comptes "à la sortie" faisaient tout autant partie d'une tolérance que d'une obligation de dignité. »
. Milles questions se posent, passionnantes, mais trop longues pour le cadre limité ici. La seule chose qui m’inquiète et sur laquelle je termine c’est que si ces barbares sont intolérables aujourd’hui c’est parce qu’ils viennent d’une partie du corps social qui peine à reconnaître l'autre.
Comme si une part et l’autre ne partageaient presque plus rien.
C’est la France, d’abord, qui la première peine à reconnaître ses enfants. Les apaches avaient des gueules de Jean Gabin et quelque part ils étaient de la famille. Les poulbots que photographiait Doisneau était si mignons qu’aujourd’hui les vieilles rombières vont s’extasier devant leur frimousse à la moindre expo.
Maintenant, les petits poulbots s’appellent Mamadou et Slimane, la bande ne vient pas du village d’à côté mais d’une « cité de banlieue » dont les seuls habitants furent très vîtes des « indigènes ». On dirait donc que les liens familiaux sont de plus en plus ténus. Aussi, tous les fantasmes et les peurs continuent de se cristalliser à l’endroit des cités, des « quartiers » et des « Barbares ».
Quelque part la majorité de la gente journaliste qui a contribué à cette obsession collective, continue en entretenant tout ce cirque autour des bandes et des agressions. Tout ce que traduit cette affaire des bandes, et la vidéo que vous m’avez invité à regarder c’est que la France est mal partie et elle continue comme ça. La même stigmatisation est toujours à l’œuvre, comme si les émeutes de 2005 n’avaient servi à rien, n’avaient été entendues par personne, et certainement pas par les médias après ce bref Mea Culpa de circonstance suite aux évènements qui agitèrent la plupart des quartiers populaires cette année là.
Sans faire d'Angélisme et nier la réalité des violences actuelles (même si on pourrait revenir sur ces dernières et se demander de quoi elle seraient le miroir), une bande de quatre voyous montant dans un bus pour tout casser n'est pas un phénomène propre à aujourd'hui, et certainement pas un fait nouveau puisque bien avant les bus il y avait les diligences….
Quand est ce que ça va s’arrêter ? Faut –il que ça explose, vraiment ?
Quels abominables gâchis programmés, .quelle tristesse !
Dieu que je m’entraine bien en écrivant. Merci.
Avec toujours mon hostilité très sincère pour vos idées
Écrit par : Pier Paolo | 03/06/2009
Le principal reproche que j'ai eu envie d'adresser spontanément à Julien Coupat, lorsque j'ai lu son "interview" dans les colonnes du Monde - presque le même que Francis Moury lui adresse, au fond - c'est de faire des phrases sans aucun souci de ce qu'elles peuvent produire pour ses lecteurs. Mais la réponse de Francis Moury m'a fait exactement le même effet : bon Dieu ! Quel que soit le contexte où les rares intelligences qui subsistent interpellent leurs contemporains et s'interpellent entre elles, elles ont fâcheusement tendance à oublier que les mots portent du sang.
Qu'est-ce qui, en ce moment particulier de l'histoire de l'occident, excite à ce point la rage de ceux qui essaient de penser ce qui advient ? (et qu'on m'excuse de poser que ce moment de l'histoire est "particulier" - car il l'est, d'une manière me semble-t-il bien plus avérée que la prévalence de la civilisation occidentale -dixit Moury- ou l'écroulement inéluctable de son oligarchie -dixit Coupat-)
N'en déplaise à Francis, je crois que, comme toujours, Cassandre (id est Julien Coupat) a RAISON dans sa folie contemptrice : il y a réellement quelque chose de pourri au royaume d'occident. Et si je partage modérément le grotesque de la formulation marxienne d'une alternative qui nous obligerait à passer bientôt d'un "paradigme de gouvernement à un paradigme de l'habiter", je suis assez d'accord sur l'absolue nécessité où nous nous trouvons - nous d'Occident, parce qu'effectivement c'est notre civilisation qui domine et qui seule est en mesure d'impulser une suite ou de laisser faire une fin - de bouleverser vite et radicalement le champ de valeurs désastreuses auquel ont abouti 2000 ans de règne "d'évidence" et sans partage.
"L'insurrection qui vient", pour reprendre le très beau titre de ce pamphlet révélé aux instances de surveillance nationale par une incidence de la "lamentable carrière" du Frère Alain Bauer, ne sera vraisemblablement pas une insurrection, au sens de ce que Coupat appelle de ses voeux. L'époque est bien trop molle en général, et ses rares ferments insurrectionnels bien trop barbares, c'est à dire inféodés au règne des plaisirs répugnants qu'ils convoitent et seraient bien incapables de rejeter vers cet enfer dont Moury voit l'ombre partout - et pas toujours avec déraison.
L'insurrection qui vient a bien trop de chefs de guerre potentiels pour rester singulière - dut ma ferveur adolescente de révolté du Bounty en souffrir. C'est ce qui affole tellement nos boussoles, d'ailleurs, et sans doute l'explication de cette rage qui s'empare spontanément de notre intelligence prédictive : malgré la certitude ancrée en chacun de nous de l'éternel retour de formes éprouvées du Même, nous nous sentons tous peu ou prou comme des bêtes acculées au rocher du supplice, à donner de la corne là où nous voyons les chiens.
Hélas, ils nous entourent, et c'est le rocher seul qui pourrait être notre salut.
Écrit par : Serge Rivron | 03/06/2009
@ Pier Paolo
Il s'agissait peut-etre du chef Seattle, des tribus des Duwamish et Suquamish de l'actuel état de Washingtown.
@ Francis Moury
Pour tout vous dire étant anarchiste, je ne peux me considérer comme gauchiste, cette appellation concernant une répartition historique entre les députés du tiers et les autres. À ma connaissance, il n’y a jamais eu d’anarchiste député du tiers-état, ni d’une autre assemblée d’ailleurs.
D’autre part, j’ai cessé de lire le Monde ainsi que tout autre journal ayant pris fait et cause pour la guerre contre l’Irak en 1990, pourquoi lire des journaux qui ne se font que le relai de la machine de propagande américaine.
Si je suis arrivé sur votre article, c’est à cause du titre que vous avez choisi. Si le nom de Coupat ne m’est pas inconnu, difficile d’y réchapper sur internet, je n’ai jamais rien lu de lui et n’en ai pas l’intention. J’ai lu votre article car j’apprécie le blog de Monsieur Asensio et son style, quelle ne fut pas ma déconvenue en y découvrant le votre. (Vous n’êtes pas le seul, j’avais aussi bien peu apprécié le ton d’un article de Criticus qui me semble bien proche de vos opinions.) C’est votre apologie, aux relents nauséabonds d’un passé français non ou mal digéré, de la civilisation occidentale qui m’a poussé à réagir.
Vous n’aimez pas les communistes, soyez rassuré moi non plus. Je les respecte parce qu’ils ont choisi le mauvais côté de votre ligne de partage.
Je trouve le parti de Monsieur Pier Paolo très séduisant, je dois l’avouer. Probablement l’aspect romantique du “gauchiste en mal de repentir.”
Le bled dans lequel j’ai posé mes pénates se trouve dans l’ex-RDA, un désastre politique et économique qui pourrait se transformer en bombe dans les prochaines décennies, connaissant des taux de chômage de 25% pour certains recoins alors que la moyenne nationale est à 8% en ces temps de crise, une hémorragie démographique catastrophique et où les néo-nazis pullulent non sans bénéficier des regards indulgents des forces de l’ordre.
Ceux-là même à qui je réponds lorsqu’ils m’agressent avec des “Ausländer raus !” qu’ils devraient s’intéresser à l’Histoire, les derniers défenseurs de la Reichskanzlei étant des français de la Waffen-SS “Charlemagne.” Il m’arrive même de saluer leur courage, en effet haïr les étrangers est courageux, ils sont plus de six milliard...
Ceux-là même qui se procurent leurs cigarettes de contrebande auprès des “Fidjis”, on a le passé colonial que l’on mérite, les vietnamiens du coin et se gavent de Döner Kebab chez le turc.
Ce conseil de s’intéresser à l’Histoire, je vais me permettre de vous le donner aussi. Oh, n’allez pas chercher dans la Rome antique quoi que l’Italie soit tout à fait adaptée. Intéressez vous à l’attentat de la gare de Bologne du 02 Août 1980 avec ses 85 morts et plus de 200 blessés, au Gladio et à ses attentats. Le Gladio n’est-il pas un produit de la civilisation occidentale, pure et supérieure, combattant les rouges avec des méthodes de... Barbares ????
Vous prenez l’Histoire comme un jeu de Légo en prenant bien soin de ne pas utiliser les pièces qui ne serviront pas à la construction de votre discours. Reprenons le cas du Congo, vous conviendrez qu’il n’est pas simple de reconstruire un pays décolonisé lorsque l’on a pas toutes ses mains, ni de tenter d’en faire un pays moderne lorsque son dirigeant, un certain Patrice Lumumba, se retrouvera fusillé, enterré, exhumé, dépecé, trempé dans de l’acide et enfin incinéré dans une province du nom de Katanga qui se trouvait à l’époque sous l’autorité de la Belgique. Un assassinat politique planifié par la CIA et les services secrets belges, deux représentants de la civilisation occidentale qui n’a aucun intérêt à voir l’Afrique sortir de sa misère et faire payer les matières premières si nécessaires à sa supériorité à un juste prix. Ai-je besoin d’évoquer que la guerre civile qui y fait rage actuellement n’est pas étrangère aux activités des services secrets français et à la mort d’un président rwandais qui généreront le génocide et la déstabilisation de la région.
Quant à votre apologie de la colonisation et de ses vertus...
J’ai travaillé quelques années pour deux sociétés françaises qui faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour piller légalement ou non les économies des anciennes colonies. On ne se refait pas... France Câbles et Radio est l’une d’elle et le groupe Techfor-Cosifor, de la galaxie Elf-Aquitaine est l’autre. Pour cette dernière, il sera certainement plus facile de trouver des informations, ils ont fait assez souvent la une du Canard Enchaîné. Ça me rappelle qu’ils travaillaient main dans la main avec un certain Omar Bongo, vous savez celui que protège le parquet de Paris d’une instruction qui pourrait faire mal au pays.
Je n’interviendrai plus sur votre article mais lirai avec attention ce qui continuera de s’y dire. Il me semble en effet inutile de continuer à monologuer avec un demi-dieu qui : “pense selon d'autre limites, plus anciennes, plus solides, et plus pures que les vôtres. Qui ne seront pas outrepassées, ne l'ont jamais été et ne le seront jamais.”
Mes amitiés à Lilith que vous devez connaître personnellement vu l’ancienneté de vos limites.
Écrit par : Thierry Benquey | 03/06/2009
Bonjour Francis, (pardonnez la familiarité dont j’use uniquement dans le but d’essayer un peu de faire contrepoids à l’hostilité déclarée des réponses à votre endroit.)
Comment vous dire… bien que je ne me trouve pas en désaccord absolu avec la plupart des postulats de votre texte, ceci dit malgré l’inconséquence de certaines propositions qui de facto les relègue au rang des vœux d’humoriste, sans doute plus éclairé que cynique -ce qui aurait dû dépassionner la critique-, je m’interroge sur la fierté à retirer d’un viscéral attendu… sa qualité ?
Puisque chacun ou presque cède à l’ego, je me permettrai de vous dire une chose au moins de ma lecture. Pour être honnête, peut-être une fois ou deux, j’exagère, sur les prisons, de mon émotivité un peu bête mais passagère ce texte a eu raison. Ca se tient, comme on dit. Maintenant la sureté est-elle vengeance… ? (Non. Doit-elle le devenir ? Je ne crois pas.)
Les châtiments : La roue ?! – Adéquat total ! Collant au tableau. J’adhère ! J’adore le lire. Mais dans les faits ?! Quoi ? Que ce Sparte d’aspartam devienne le « Club Med’ de l’Europe » ?... pardon de l’Empire… Quelle vertu ? On voudrait faire l’esquisse d’un ‘cercle de réactionnaires qui prétendent remettre à l’honneur les «usages du bon vieux temps»’, n’est-ce pas, qu’on ne proposerait mieux.
Ne voyez dans cette allusion à peine privée qu’un plaisir à m’instruire de vos doctes ciné-critiques… pardon, de m’instruire avec elles ; vous les rappelant ici en miroir à votre écrit.
(Bon, je vois aujourd’hui que dans un post vous persistez… j’aurais donc tout effacé si n’y voyais quelque posture.)
Un permis de tuer ? En sniper, contre jet de pierres (ou boules de pétanque) ? Une peine de mort rétablie mais sans procès… genre planning du Sarkozy des maternelles à pédo-otages.
Tous armés ? Le western quoi. Pardon ! Western hégélien, que dis-je, Sartrien ! Non. Gazaoui tout au plus… enfin, à peine.
Pour conclure la B.A. de Coupat, transformé en… comment s’appelait-il déjà ?, l’amateur de camping sauvage à Paris plage, l’acteur raté que les médias recyclent… enfin voyez, un de plus !
Mais non ; vous l’avez très bien sondé, Coupat ou celui qu’il représente, est un terroriste, apprentis : il n’a aucune envie de faire quelque bien que ce soit, ni même de changer le monde ; il ne veut que détruire et ne se donnant pas même le moyen d’une charge efficace contre les institutions qu’il entend mettre à mal (lui ou l’auteur, de l’anarchoïde manifeste non marxien, qui passerait à l’acte), il devient le prétexte de la répression de l’autorité qu’il abhorre ; ce qu’un Fofana n’est pas. Du coup le discours sur les barbares devient digression.
Cette assimilation vous vaut nombres de critiques acerbes, peu congrues, mais que le raccourcit mérite. Après tout vos propos sont à l’origine de votre propre exclusion d’un lieu que vous ne tenez pas (qui serait celui de l’islamophobie et je ne sais quoi d’autre… de l’élitisme peut-être… et alors ?!)
N’ignorant pas que tout gouvernement pour asseoir son pouvoir se construit un ennemie, il pouvait sembler moins que oiseux, d'emblée, d’interroger la fonction de cette mise en accusation de terroriste amateur ou sympathisant.
FM avait besoin de son JMLP, NS, lui, en rassasié héron, son outre pleine de tanches socialistes et de petits gardons frontistes nous fait le coup du goujon.
Je dis comme ça, en l’état des lieux, mais petit symptôme tout de même, entre autres... faut entendre aussi le discours d’Albanel par exemple, exécrable. Lorsque le journaleux, plumitif de torchon, criminalise (par exemple l’électorat en 2002) c’est déjà obscène, quand un gouvernement s’y commet cela devient dangereux pour tous, internautes, écoliers, citoyens ou résidents, anarchistes ou libertaires, républicains ou démocrates même, révolutionnaires ou patriciens.
Finalement vos propos turbulents au voisinage, créent une spirale de commentaires autour de votre sexe (-qui êtes vous ?) plus qu’une « ligne de partage », bien qu’elle existe en deçà voire au-delà de votre texte, or rien n’est moins sage qu’entrainer ses lecteurs dans son propre vortex… si tant est que l’on se veuille dialectique, même à « bâtons rompus ». Voilà en quoi je m’interrogeais sur la qualité du désaveu bien que de quelque petit marquis d’amour véreux je comprenne que l’on puisse se réjouir d’obtenir de la haine.
N’en demeure pas moins le tableau élastique d’une inexorable contemption où les sourds se l’astiquent, fiers de leurs présomptions. Francis excusez, c’est d’un commun !
Et puis quand même, malgré tout : l’Inde et la Chine se marrent… inventions millénaires contre invention bicentenaire (- notre calendrier est un leurre - …comme le romain du haut du Colisée se moque du milanais à la Scala nuova…qui ne date aussi que de deux cent ans et mèches, élevée sur les ruines de l’ancienne église) ; cela ne remet pas en cause ce que vous disiez, ce n’est qu’une mise en perspective dont je ne peux croire que vous l'ignorez.
Écrit par : Sacater | 04/06/2009
Que de bla-bla et de perte de temps !!!
Lisez attentivement Les Evangiles >> toutes les réponses s'y trouvent..ou presque ! ;o))
Écrit par : moskar3 | 04/06/2009
@ moskar
Mmmh Merci du conseil. On vous attendait. Cela étant le message des évangiles , ça ausi un parti de "gauchistes".
@ Thierry B Merci de l'info, aussi pour ces lignes, et l'esprit.
@ Sacater, l'hostilité n'est pas à l'endroit de Mr Moury, de sa personne, mais des idées. C'est un droit absolu, ne croyez vous pas. .
@ Juan, ou tout modérateur, merci pour ce site passionnant, avec des écrits idem.
Je suis content d'avoir découvert ce site et vais comme d'autres me contenter de continuer à vous lire ici
Écrit par : Pier Paolo California | 04/06/2009
Pour Serge Rivron :
Vous avez l'art de ménager la chèvre et le choux d'une manière rhétorique aux accents admirables : Moury a raison de dire ça, Coupat n'a pas tort de dire ci, Moury marque un point en disant ça, Coupat en marque un autre en disant ci. Rivron ou Thémis incarnée. Et finalement nous vivons tous urbi et orbi sur le même rocher en crise, ce qui explique que nous soyons tous un peu énervé du fait de ses craquements... et de la crise financière (= vol financier en bande organisée ayant abouti à un crash financier), et de ses conséquences (= catastrophe économique et sociale mondiale).
Bon cher Serge cela dit, c'est aussi vrai en ce sens que ce n'est pas faux mais le contenu de la lettre de Coupat au Monde dit aussi autre chose contre quoi on doit prendre parti.
Qu'une partie de la critique de Coupat à l'égard de l'état de la France contemporaine et de l'Occident contemporain soit justifiée, c'est certain. Je l'ai écrit d'ailleurs. Mais ce n'est pas dans cette partie-là que réside son originalité, c'est dans les amalgames qu'il en tire et le restant qui, lui, est éminemment criticable. Eminemment ne signifiant pas que je suis éminent par nature, comme certains ont l'air de le penser. Mes positions théoriques sont assises sur des principes qui le sont, nuance.
Bref, Serge, Thémis a ses bons côtés, mais Némésis doit parfois venir à son secours, à mon avis, en cas de mauvaise rencontre.
Pour Sacater :
Ah enfin un lecteur comme je les aime ! Peut-être un peu trop intelligent, sur le coup. Mais enfin il vaut mieux trop que pas assez, comme dirait l'autre. Concernant l'antiquité des civilisations, qui serait éventuellement le gage de leur pureté, l'idée me plaît bien. Le primitif, c'est souvent le primordial. En Thailande, par exemple, cette année, le calendrier dit qu'on est en... 2552. Ils sont plus vieux que nous, c'est sûr. On m'a dit que Pierre Arnaud, le dernier grand comtien français, avait pris sa retraite en Thailande, un des berceaux et des girons du Sanscrit et de la civilisation tripartite dumézilienne. Ca ne m'étonne pas du tout : y vivre est reposant pour l'Occidental penseur épuisé de vains combats. Retour aux origines, à la pureté d'un rapport médiatisé initial, pas trop sophistiqué mais sophistiqué en profondeur si on prend la peine de s'y immerger et de le penser. Hegel avait saisi le bouddhisme, l'Orient, la nature exhubérante et les rapports dialectiques qu'ils entretiennent dans l'introduction de ses "Leçons sur l'histoire de la philosophie".
Ce qui me fait penser à la négation des étudiants comme étudiants par Coupat qui les pense en manifestants. Le manifestant étudiant est toujours le produit d'une contingence. L'essence de l'étudiant est l'université à laquelle il doit s'agréger. Qu'un étudiant interdise à d'autres étudiants l'accès à une université est une ignominie dont les syndicats étudiants de gauche se sont souvent rendus coupables. Ils seront un jour sommés de payer cela aussi. Que Coupat identifie de tels étudiants à l'essence de l'étudiant réel, est une insulte à la mémoire de Victor Cousin, qui pleura sincèrement, réellement la mort de Hegel et qui demeure le père moderne, après les Pères grecs, latins et médiévaux bien entendu, de la Sorbonnne.
Bref, Sacater... une chose cependant : de Thierry Benquey ou de Pier Paolo, une lecture tendancieuse ou naïve de Coupat est possible. Mais de vous ou d'autres, j'attends une lecture sérieuse de ce qu'il écrit. Il a pesé chaque mot de sa lettre au Monde. Cette lettre doit être lue de la même manière avant qu'on lise ma critique de cette lettre. Le fait que cette lettre soit publiée, encore une fois, la rend sérieuse, capable de peser ou d'influencer des esprits. Elle est d'ailleurs publiée pour cela en partie. Il faut lutter contre elle sérieusement, pas seulement en la méprisant et en la prenant de haut. Elle dit des choses claires et précises. Il faut lutter contre elle clairement et précisément.
"Non possumus..." comme disait Julien Benda à propos d'autre chose, il est vrai... à propos d'une excellente littérature d'ailleurs !
Écrit par : francis moury | 04/06/2009
A Pier P. C.
Que vous dites ! Je ne vous fais pas le copier-coller, il suffit de remonter le fil de la fin au début, où le nom lui même est attaqué.
On pourrait penser que c'est de bonne guerre, puisque que "tant qu’on n’a pas attaqué la personne..." comme il a été dit sur ce site.
Qui vous priverait de cette envie ? Le droit quant à lui n'a rien d'absolu.
Que l'on attaque la personne m'indiffère si cela se connait comme tel et pourvu qu’on le fasse avec style ; sinon quel ennui ! Chacun y va de sa petite anecdote, ramène son C.V. Qui possède la plus belle dote ? Quel est le dernier arrivé ? Et toi parles-tu les langues forestières ? As-tu des amis mélaninés ? Préfères-tu les vieilles pierres ou le mélaminé ? Connais-tu seulement la démographie du Darfour ou d’Angkor les divinités ?!... Certains pensent percer à jour, ils ne se prêtent qu’à deviner… en ayant tout de même le culot de préciser : « je viens de débarquer » !
Écrit par : Sacater | 04/06/2009
Pour Francis.
Calendrideas :
Sans défaut je ne sais pas mais d’une vision plus profonde donc plus nette, oui… avec l’élégance des vieilles d’âmes et leurs délicatesses autant qu’avec la force digne, du fidèle, sans compromission. C’est affaire de dimension, temporelle surtout et d’appartenance.
Voilà que je pense au Taviani qui repassait l’autre jour. Fils de Léonard ou de Robespierre ? C’est la question du moment… dix ans qu’ils s’envoient tous du Jacobin à la figure, nos élus, nos auteurs aussi. Solution ? Principe de subsidiarité ! Je me marre.
Bon, je passerai le week-end avec Hegel et ses « leçons etc », sur votre recommandation.
Je l’ai lue l’interviouve de Coupat. Mon erreur proviendrait de ce que je n’accorde pas assez d’importance au personnage ou à sa publication ? Possible.
« Le vernis de son texte n’est-il pas un ersatz brillant aux yeux des ignares » ?...*
Non, en fait, je l’avais survolé l’article du Monde et lu votre texte le lendemain, du coup, je l’avoue, l’écho était lointain, d’autant qu’assourdis par d’autres textes dans ce laps de temps intercalés.
*… vous me dites : -ils sont nombreux. ? Je vous le concède volontiers… quel est de ce nombre le caractère ? Ce n’est pas au « nombre de chefs de guerre potentiels » que je pense, la convergence n’étant pas connivence et l’époque si molle en effet, non, j’imagine ou me viennent à l’esprit la bourgeoisie provinciale d’un Chabrol justement (plus que celle de Buñuel) et les Mazzatella d’un Scola, tout un monde !… le phrasé de Coupat qui s’y noie comme celui d’un Cantat s’y est enterré.
Voyez dans cette association que je ne minimise plus l’importance qu’il peut avoir dans le programme lobotomique ; bien que des productions de l’un ou de l’autre de ces personnages je me fiche comme d’une fête du beaujolpif.
Vous avez bien raison de rétablir l’essence contre ce qui « redonne du sens » inverse, sur la prison, l’étudient… je suis même d’accord avec vous pour tout dire… aussi lorsque vous dites qu’il n’a pas tort… et sur les dentistes… je crois simplement que la pesée est emballée.
J’ai le sentiment, qu’il se fait déjà absorbé, comme l’autre crétin de l’arche de Zoé, encore un petit kapo qui s’ignore… l’autre là, le Coupat. Sa grande révélation ? -Vous êtes dans une prison sans barreaux ! « Sans blague ! », dit le populo. -Vous êtes vous-même un prisonnier voire une prison. « Le temple Raélien troisième porte à gauche », répond la bourgeoisie.
Son mépris ? Du vernis, tout autant ; pas assez d’empathie. Une variable, à classer au rang des catastrophes naturelles.
Finalement avec ce réarmement que vous prôniez, vous avez un peu endossé le rôle de la Grace d’un Dogville dont il serait le Tom.
Benda… je m’étais promis d’en avancer la lecture ; découvert il y a quelques mois seulement par l’entremise d’un site gauchiste lors d’une recherche sur cette affaire ferroviaire. Transparaissent deux choses de ce genre de sites* : la lâcheté et l’incapacité à ordonner un plan autre qu’une destruction partielle, inopérante, parcellaires, dans le pire des cas ; très peu d’imagination en somme. Des clowns ces admirateurs de Coupat… qui d’ailleurs en arborent le nez rouge. Leurs petits happenings sont totalement dépassés, souvent de longtemps précédés par le réel et leurs médiocres prestations ne les rendent pas longtemps sympathiques.
*J’oubliais quelque relent d’un antisémitisme qui les unit autant qu’il les éloigne de leurs congénères d’extrême droite.
Si je n’arrive pas à les prendre aux sérieux je ne nierai pas les dégâts qu’ils peuvent commettre, même séparés, sur quelque segment que ce soit.
Si Coupat croit que dehors et dedans sont à l’identique qu’il y retourne, voilà où se placerait la noblesse mais non. Dehors c’est la fête à Neuneu… ça qu’est terrible et depuis un bail ; le Che du Tarnac croit que le monde a changé ? Il devrait relire Steinbeck.
Moins corrigenda qu’erratum un peu poussif, un post-scriptum :
Un T à raccourci pas de S à cent… quoi d’autre ? J’avais laissé quelques coquilles jusqu’alors… petit bernard-l’ermite en post dans la coque du Stalker… j’accumule les fautes à présent ! A peine d’accord, de simple orthographe… non content déjà de posséder un clavier qui de quelques lettres parfois muettes me verra finir en Pérec, à moins que d’autres répétitives ne me transforment en Chérèque ?!
Que le conseil syndical du Verbe et les scrutateurs veuillent bien pardonner à celui, simple moissonneur, maigre usufruitier de la langue, par atavisme, dont l’orthographe n’est assurément pas la nue propriété, de tailler, à son corps défendant, dans celle là comme dans celle-ci, quelques cicatrices. J’vais essayer de faire gendarme ; promis. C'est pas gagné.
Écrit par : Sacater | 05/06/2009
J'en étais sûr qu'ils citeraient Bloy dans Tiqqun. Je suis en train de lire les deux numéros, je crois qu'il faut les lire pour ce faire une idée précise.
Écrit par : Ezra | 05/06/2009
Cher Francis,
que j'aime la réduction a minima que vous n'hésitez pas à faire des propos de tout un chacun, Coupat, tous ceux qui vous contredisent et les miens !
Je n'entends revenir sur aucun, chacun de vos interlocuteurs a assez dit ses raisons.
Mais vous devriez savoir lire, vous qui convoquez à plaisir les récrits de 3000 ans d'histoire philosophiquo-littéraire mal traduite. Je ne distribue pas les points, j'essaie de comprendre : la folie de Coupat, et la vôtre. Et ce que j'ai écrit va plutôt dans le sens de l'analyse de Coupat que de la vôtre, quoiqu'elle me paraisse essentielle. Mais lorsque vous passez quatre paragraphes à nous expliquer pourquoi il faut être armé absolument et sans vergogne contre la vermine barbare, je pense que vous avez pété vos plombs - ou que, si vous ne les avez pas pétés, vous devriez vous abstenir autant et plus que Coupat et ses émules d'inciter les citoyens (désolé du terme, mais moi je vis dans une sorte de réel) à s'armer et à tirer sur le premier con qui passe.
Non, cher Francis, et malgré tout le bien réel que j'en pense, je ne trouve pas "naturel" de soutenir quoi qu'il en soit la police, ni AUCUN corps constitué. Oui cher Francis, je déteste en revanche qu'on s'en prenne par a priori à n'importe quel corps constitué. C'est un peu ce qui a motivé l'écriture par Bernanos des "Grands Cimetières sous la Lune", cette petite nuance : à l'époque, 95% des cathos bon teint soutenaient par dévotion au même bon ordre que celui auquel vous êtes arrimé, Franco et ses phalanges.
L'insurrection de Coupat est absurde et irrationnelle, certes. Mais la vôtre me parait aussi anecdotique que dangereuse. Et vu le temps qu'il fait et malgré que j'en aie, Coupat me parait mériter quelques pot de pus que vous.
Écrit par : Serge Rivron | 07/06/2009
Coupat, ai-je raté d'écrire "me paraît mériter quelques points de plus que vous".
Mais quelques pots de pus, c'était assez joli aussi.
Écrit par : Serge Rivron | 08/06/2009
Cher Francis,
Alors avez-vous trouvé enfin le journal du dimanche du 31 mai où le Grand Sollers salue le jeune Coupat? Sinon je vous indique l'adresse suivante: www.pileface.com
Bonne lecture.
Écrit par : Denis Lair | 09/06/2009
Pour Denis Lair :
Mais non...
Je viens encore d'essayer à partir de son site (je vous remercie pour son lien qui m'a intéressé) et à partir de celui du JDD sans résultats. Pourtant j'ai cherché par la date, le prénom-nom Julien Coupat, en y attachant ou pas celui de Sollers. Envoyez-moi un lien direct sinon j'y renonce...
Ah j'ai lu un peu le site de Sollers : il s'intéresse au gnosticisme, ce qui est louable mais il dit, en ayant l'air d'y croire, que le catholicisme implique le gnosticisme et que l'inverse est aussi vrai !
C'est une aberration d'histoire des religions comme une aberration d'histoire de la philosophie des religions. Vous le savez comme moi, je suppose ?
Que Sollers soit un homme cultivé, admettons.
Qu'il s'intéresse aux choses de l'esprit, admettons.
Qu'il soit un ancien gauchiste situationniste devenu un intellectuel plus réaliste donc fréquentable, admettons aussi puisqu'il est devenu fréquentable et même populaire et célèbre.
Mais enfin, écoutez, cher Denis Lair, vous savez comme moi que quelqu'un capable d'écrire de telles inepties ne mérite pas la confiance qu'un intellectuel véritable doit inspirer : en ce qui me concerne, l'homme est jugé une fois pour toutes pour avoir osé écrire cela.
C'est une girouette, un leurre : son site est décoré avec une toupie, et il se nomme "pileouface" comme si le hasard gouvernait son monde et qu'il en soit heureux ? Une sorte de voltairien dirigeant une collection au titre thomiste, cartésien ou hégélien - des gens qui savent ce qu'est l'infini et les problèmes ontologiques qu'il pose - cela me rend mal à l'aise, fondamentalement, je vous assure...
Il y a là une sorte de... d'erreur, de faute absolue.
Elle sera réparée parce que Sollers retombera vite dans l'oubli alors qu'on continuera à étudier sérieusement saint Thomas, Descartes et Hegel à l'université ou dans le secret d'une chambre de bonne ou dans une "master bedroom" de luxe, qu'importe : on les étudiera et on les interrogera réellement, sérieusement. On n'interrogera pas un volume de Sollers ainsi. C'est l'évidence... en dépit du nombre d'oeuvres publiées qui peut légitimer à présent des études qui peuvent évidemment avoir valeur historique, être intéressantes. Elles pourraient répondre à la question : comment un gauchiste situationniste peut-il être devenu en quarante ans un intellectuel à la mode dans une société qui a renié le gauchisme et le situationnisme ? Il y a des causes, des raisons, des hasards à cela.
Pour l'instant, trois intellectuels médiatiques trouvent grâce à mes yeux et je vais vous dire lesquels : Régis Debray, André Glucksmann et Alain Finkielkraut. Sollers leur est inférieur très nettement : c'est sans doute pour cela qu'il est aussi davantage populaire qu'eux. Je ne dis pas que Sollers ne peut pas être lu, que tout est médiocre, que tout est à rejeter, que sa conversation n'est pas parfois savoureuse ou riche. Mais vous saisissez tout de même qu'il y a un monde entre le niveau d'interrogation des trois précédents et le niveau des interrogations actuelles de celui-ci. Ils vivent tous les quatre dans ce monde-ci qui est le nôtre mais...
Bref que quelqu'un assimilant le catholicisme au gnosticisme et vice-versa soit celui qui dirige une collection de Gallimard qui se nomme du beau nom de L'infini est une indignité pour l'histoire de la pensée française comme pour l'histoire de son édition.
Convenez qu'il y a dans cette position la preuve que quelque chose est véritablement pourri au royaume du Danemark... saumon fumé mis à part qui est une bonne chose, et autres poissons fumés délicieux, sans oublier la pornographie danoise des années 1970, si savoureuse elle aussi ! Ici je suis sûr que Sollers sera volontiers d'accord avec moi concernant ces deux points danois : ce sont nos "positions danoises" (c'est aussi un titre de Jean Rollin alias Michel Gentil et c'est pourquoi la connaissance exige que je mette des guillemets) communes, sans doute !
Sollers j'en ai peur symbolise "l'esprit de conversation" du XVIIIe siècle, esprit dénoncé par le grand historien et critique Emile Faguet (1847-1916) qui l'opposait, avec raison, au sérieux profond du XIXe siècle.
Cet esprit de conversation est brillant mais sur pileouface, il est vain.
Et Sollers n'a pas la pesanteur des meilleurs du XVIIIe siècle tels que Sade ou Laclos ou Rivarol. Il les a lus et s'en est imprégné, comme il a lu sans doute le commentaire de Klossowski sur Sade et s'en est imprégné : on est en bonne compagnie mais une compagnie qui n'a pas systématiquement compris ce qu'elle a lu, à mon avis.
Et qui a surnagé pour devenir un spectacle en apparence plein mais en réalité vide : il ne dit pas la vérité, elle ne l'intéresse pas.
Il veut briller... il brille. Il fait tourner des concepts qui, en mouvement autour de sa toupie, sont saisis par un effet centripète ou centrifuge (je confonds toujours les deux termes) qui les écrase, les anéantit, leur fait perdre leur individuation, leur substance, leur différence spécifique comme leur différence numérique. Ce n'est plus l'histoire, l'être mais une remarque de Sollers sur l'histoire, sur l'être.
Lire une remarque d'histoire de la littérature, d'histoire des religions, d'histoire de la politique, d'histoire de la philosophie, sur ce site de Sollers, c'est lire un non-être : pire, c'est lire un être devenu non-être, vidé de son principe. Anéanti. C'est un site vicieux et sournois qui vide de l'intérieur les termes et les problèmes qui constituent sa chair apparente.
Enfin envoyez-moi SVP le lien direct vers son commentaire de Coupat : je voudrais le lire et le commenter à son tour, s'il le mérite en dépit de mes préjugés à présent vigoureux.
Écrit par : francis moury | 09/06/2009
sur sade sollers connait surtout par coeur le livre de gilbert lely.il connait aussi très hegel et nietzsche.il est bien suppérieur à Régis Debray, André Glucksmann et Alain Finkielkraut.mais il ne sait pas écrire de romans ou n'a pas écrit de grand romans,quand qu'il écrit des essais il en fait trop et il sont mauvais,ou on les yeux plus grand que le ventre.mais quelques préfaces par ci par là,le coup d'oreille du lecteur il l'a.il agace ceux qui savent tout ça,mais crois que personne sait,et qu'on a jamais lu ses livres.je les ai lu jusqu'à savoir sur que je savait autant et que même je le voyait faire,sa manière...mais lire un papier de lui cela ne me déplait pas,il sait lire livres et le monde présent.mais c'est pas essentiel,je le lis comme je lis le journal.
Écrit par : bob | 10/06/2009
c'est peut être ça le texte de sollers:"Chouchou"
Si j'étais Sarkozy, je commencerais à m'inquiéter de mon ouverture. Une séquence comme celle de son apparition au milieu des rédactrices de Femme actuelle, ponctuée du mot maternel de Carla à son égard, "courage Chouchou!", me paraît profondément dangereuse. Joséphine avait l'habitude de faire ce genre de blague à Bonaparte devant ses généraux, il avait l'air de le prendre bien, mais au fond, devenu Napoléon, il a fini par en avoir marre.
Le spectacle, c'est bien, mais trop, c'est trop. Regardez le sinistre Festival de Cannes, la mine renfrognée et désenchantée d'Isabelle Huppert dans sa robe blanche de mal mariée, la pénible obésité d'Isabelle Adjani, les contorsions inutiles de l'innocente Charlotte Gainsbourg dans Antichrist, le flop de Johnny, bref le festival de trop avec des stars de moins en moins actuelles, le tout sur fond de mécontentement et de désespoir social, d'université décomposée et de gauche tétanisée et vous comprendrez ce que je veux dire.
"Courage Chouchou!" c'est trop, c'est beaucoup trop. Malgré ses prestations constantes d'un bout à l'autre de la planète, on souffre ici pour la virilité bafouée du chef de l'Etat. Vous me direz que Nice Brother Obama, avec sa bonne volonté évidente, incarne lui aussi le fils convenable de son épouse. Mais enfin, même si ce "chouchou" attendrit toutes les mères de famille, il serait étonnant qu'il déclenche un vote massif aux prochaines élections européennes, dont, d'ailleurs, tout le monde se fout.
"Papounet"
Et voilà Berlusconi, réélu trois fois (comme le souligne Sarkozy avec admiration), empêtré dans une histoire bizarre avec une jeune fille blonde, une mineure, ce qui provoque la demande de divorce de sa femme, et une campagne de presse dévote, toutes tendances confondues. La mineure en question a l'air plutôt débile, mais chacun ses goûts. En tout cas, elle n'appelle pas son beau président "Chouchou" mais, paraît-il, "Papounet".
Les Italiens vont-ils s'énerver et trouver qu'il s'agit là d'un événement politique ? C'est peu probable, et ce complot moral contre le pauvre Papounet le rendrait plutôt sympathique malgré sa vulgarité ébouriffante, parfaitement synchrone de la basse époque qu'on nous oblige à respirer. Sarkozy a encore un peu de temps avant de passer de "Chouchou" à "Papounet", mais sait-on jamais.
En tout cas ces sobriquets sont préférables à "petit père des peuples" dont on a abusé du temps des sanglants abus de pouvoir. Il y a eu "Tonton", remarquez, et il avait ses frasques. "Chouchou", "Papounet", "Tonton", c'est familial, condescendant, rassurant, vaguement gâteux, beaucoup mieux que "Sa Sainteté", par exemple.
A propos du pape (que je trouve intellectuellement très supérieur à Berlusconi), mes conseils pour la visite en Israël n'ont pas été écoutés. J'avais préconisé de l'émotion, encore de l'émotion, toujours plus d'émotion, et même, pourquoi pas, une crise de larmes. Rien à faire, Benoît XVI ne sait pas surjouer.
Le Monde
Vous avez échappé à la grippe A, vous avez eu, j'espère, une pensée compassionnelle pour l'abattage massif des porcs en Egypte, vous vous êtes demandé pourquoi l'Université tenait tant à mourir, vous avez été intrigués par la décision d'Etat nommant Guy Debord, quinze ans après sa mort, "trésor national" (comme quoi la radicalité mène à tout), vous avez eu raison de continuer à lire la vieille presse écrite, et votre quotidien de référence, Le Monde. Certains articles de critiques littéraires vous ont comblés.
Voici, par exemple, la présentation, sous une plume féminine, d'un roman féminin anglo-saxon: "Ce roman déconcertant se place sous le signe du pénis. Le pénis instrument de plaisir? Pas du tout. De triomphe? Encore moins. Il s'agit d'un motif incongru et plutôt répugnant." Conclusion: "Le sexe ne mène nulle part, et la mort est la soeur aînée du sexe." Comme quoi, message peu réconfortant, chagrin de sexe dure toute la vie.
Vous avez quand même repris espoir en lisant les Lettres à Albert Paraz, de Céline (1), écrivain génial qui n'a rien à voir avec les assis ou les assises du roman. "La magie n'est pas dans les mots, elle est dans leur juste touche." Et voilà le chant et la danse intimes, le contraire de "la prose-prose des arriérés naturalistes américains ou français", bref la langue vraiment vivante.
Julien Coupat
Mais c'est bel et bien dans Le Monde (2) que vous avez appris qu'un écrivain de premier ordre était détenu à la Santé sous prétexte de "terrorisme". On le salue ici en le faisant entendre: "Heureusement, le ramassis d'escrocs, d'imposteurs, d'industriels, de financiers et de filles, toute cette cour de Mazarin sous neuroleptiques, de Louis Napoléon en version Disney, de Fouché du dimanche qui pour l'heure tient le pays, manque du plus élémentaire sens dialectique. Chaque pas qu'ils font vers le contrôle de tout les rapproche de leur perte. Chaque nouvelle 'victoire' dont ils se flattent répand un peu plus vastement le désir de les voir à leur tour vaincus. Chaque manoeuvre par quoi ils se figurent conforter leur pouvoir achève de le rendre haïssable. En d'autres termes: la situation est excellente. Ce n'est pas le moment de perdre courage."
Comme on voit, ce détenu très libre est très cultivé. Il se donne même les gants de citer Hegel, et on aura reconnu, dans sa rhétorique, à la fois Lautréamont et Debord, textes peu lus par la police. Un peu de Céline pour finir (même si celui-ci prend la précaution de préciser que les anarchistes sont "terriblement noyautés par les flics depuis toujours"): "Vive l'Anarchie, nom de Dieu. Pour être sûr d'être un bon anarchiste, il faut avoir tenu bon en tôle, impeccablement, avec une boussole personnelle, indéréglable." Autre chose qu'une Rolex!
(1) Gallimard.
(2) Le Monde, 26 mai 2009. Puissance du style: Julien Coupat a été libéré jeudi.
Philippe Sollers
Le journal du dimanche du 31 mai 2009
Écrit par : bob | 10/06/2009
Pas mal Bob, sur Sollers, mais chaque jour(nal) est essentiel.
Et en effet, actuellement sur le site pileface, un dossier "Sade et Mozart" avec un enregistrement de Sollers datant de 1983.
Pas essentiel?
Écrit par : Denis Lair | 10/06/2009
Merci à Bob pour le commentaire général sur Sollers et pour la recopie du commentaire de Sollers sur Coupat.
Bob vous êtes tout de même un peu surprenant : vous écrivez froidement que Sollers est supérieur aux trois intellectuels de sa génération que je considère pour ma part comme supérieurs... et vous nous donnez ensuite toutes les raisons de penser le contraire : Sollers "ne sait pas écrire de romans" et quand il écrit des essais "il en fait trop ou ils sont mauvais". Après ça je crois que je n'ai plus trop besoin de me fatiguer à critiquer celui qui serait selon vous supérieur aux trois que je citais.
Concernant le commentaire de Sollers sur Coupat, grâce à votre citation, je suis pleinement rassuré : je n'aurai guère de choses à commenter et le commentaire sera aisé. Le voici.
Sollers soutient Coupat sans donner ses raisons mais en le citant. On en déduit aisément que ce qui plaît à Sollers chez Coupat, ce sont deux choses :
- son style mi-dialectique mi-sermonneur copié sur Debord qui lui-même avait lu le XVIIe siècle de Bossuet, le XIXe siècle de Hegel et Lautréamont, entre autres choses,
- ses positions politiques copiées sur celles de Debord et d'une manière générale sur celles des anarchistes et des communistes révolutionnaires.
Tout cela est logique, étant donnée la nature et l'histoire de celui à qui on a affaire... Dans certaines civilisation, la richesse peut constituer un droit à l'exercice de la puissance qui n'est pas remis en question. Dans la nôtre, l'ignominie politique et l'ignominie morale constituent, lorsqu'elles sont exprimées avec style et dans les formes, un droit à la reconnaissance de ceux qui les ont autrefois eux-mêmes pratiquées.
Mais la forme n'excuse, bien entendu, pas le fond de ce qui est dit ou écrit. On doit en revenir à de vieilles évidences pour se faire comprendre : aux riches voulant abuser de leur puissance, on doit parfois rappeler que leur richesse ne leur confère aucun droit particulier car ils ont tendance à l'oublier ; aux amateurs révolutionnaires qui rêvent de saboter la société et les TGV, on doit parfois rappeler qu'avoir lu Bossuet, Hegel, et Lautréamont ne constitue pas une excuse pour penser ce qu'ils pensent, vouloir ce qu'ils veulent. Ils pensent mal, ils veulent le mal : un point, c'est tout.
Sollers est, décidément, un être parfaitement méprisable.
Écrit par : francis moury | 10/06/2009
denis lair,sade et mozart,bien sur je connais ça.mais c'est vieux,c'est toujours par quelque pan que l'on les prends des génies adorés ou haïs au delà de tout soupçons.je comprends bien que vous soyez sous le charme des moyens des lumières de sollers,vous me faites penser au membres du groupe in situ,où sollers était un dieu,et dans chaque mot le nom de sollers est...vous devriez lire "salut les ançiens salut les modernes"de christian prigent,ou "ceux qui merDRENT"ou les livres de boyer de 2003 "mes amis mes amis" jusqu'à ce jour et sa traduction de saint augustin les confessions il traduit"les aveux" enfin d'autres une peu que sollers, sinon bientôt paradis sera un plus grand livre que la divine comédie.putain qu'on cesse un peu avec sollers et coupat,si vous voulez connaitre le sens essentiel des anarchistes lisez le travailleur de junger,et contre-jour de pynchon.pareille pour vous françis,votre critique pue la morale elle regarde derrière,elle a cent ans,avez -vous lu ce travailleur de junger??et combat comme expérience intérieure??c'est de l'avant vers de nouvelles formes,tout art un jour meurt,pour de nouveaux types,et les anarchistes ont dans ce dépassement leur part et leurs sacrifice.Régis Debray, André Glucksmann et Alain Finkielkraut,que vous dire:j'ai plus envie d'ouvrir une page de leur livres,ils ont des gueules de faux durs ou de faux torturés,disant vous ne voyez pas comme ça va mal,ça fait trente,qu'ils sont de toutes les discussions,je ne les écoute plus du tout leur oeuvre est un coeur qui ne bat pas depuis trente ans.et vous pouvez critiquer sollers,mais je perdrais pas du temps pour lire vos critiques sur sollers,je m'en fout,et c'est inutile sollers est trop vieux,trop parlé,vous vous casserez les dents sur lui!ou alors je sais pas il n'y a que sollers à critiquer.moi tout ça me fait chier.si on veut agir dans le présent il faut agir réfléchir se battre dans la solitude,et de quelque solitudes viendra un autre langage.si j'écris sur le site de juan,c'est que je trouve une fougue que vous n'avez pas .vous êtes dans le texte le contraire de juan,j'y peux rien,c'est votre ami,j'aime sa manière et sa fin pas la votre!j'y peut rien vais pas vous mentir,je parle franchement votre texte m'a donné la nausée du passé,de vos trois intellectuels et de votre sollers haï.demandez ou lisez les carnets de jean louis kuffer et ce qu'il pense d'Alain Finkielkraut!jean louis kuffer et vladimir dimitrijevic ont quand même pris des risques éditoriaux plus neufs que ce que publie sollers,eux c'est l'âge d'homme,on doit un peu tous avoir une action d'âge d'homme,je trouve votre texte non pensé.je le vois comme une chose écrite,regardée,et satisfaite de son effet.l'effet a eu lieu,l'analyse pour moi est déjà vu déjà dite,et des solutions aucunes,même la technique n'est pas abordée!pourtant ces trains qui filent si vite dans une Europe sur la même largeur de rail est un grand danger.dans les bienveillantes littell par max aue,dit les ennuies pour transporter tout ces malheureux était l'écartement des voies,ça prenait un temps fou,avec le réseau européen actuel des nazis auraient pu transporter cent fois plus de malheureux.deuxième chose,l'économie,à l'époque de aue il y avait des devises et ses devises ont bien ralenti l'horreur,problèmes de change.nous avons l'euros...il faut donc penser un peu plus la technique dans sa perfection,l'économie dans son anarchisme postkeynisien,néokeynisiens ,hayek,néohayek,post hayek,on ne s'en tirera pas en revenant toujours à tocqueville comme le fait Finkielkraut.au lieu de chercher en seul,on en revient toujours à ce contrat social,qu'on a suicidé tous en bourgeois bon ou mauvais,et on y colle des lois des réformes des morales,on en vient avec cette loi sur le téléchargement à la manière du procès de kafka et que la liberté est pour dix artistes français habitant du chateau,on revient à klam et k a beau parler,dire je suis chez moi je ne vole pas,j'ai la technique et la technique parfaite pour ça chez moi!mais c'est la loi k,c'est le contrat social!mais votre art est mort par la technique d'autre dans le langage de la technique trouveront des voies autres d'autres chansons.les livres je voudrais voir les malheurs du téléchargement des l'oeuvre de gadenne,lire les hauts quartiers sur l'ordi,ou sur format a4 ou sur les book à françois bon,comme disait rimbaud:voici le temps des assassins.
très beau texte sur gadenne
Écrit par : bob | 10/06/2009
Mais qui se cache sous ce bob? Un cheminot? Un train peut en cacher un autre. Vos textes sont brillants, Monsieur, chapeau, enfin bob. Pas d'accord sur le cas Sollers sauf quand vous dites qu'il est supérieur aux trois intellectuels chéris par Francis Moury. Finkielkraut un esprit brillant? il fallait l'entendre l'autre jour sur France culture dans son émission du samedi matin, "Répliques" où il débattait aux côtés de pierre Jourde et de Judith Revel sur la banlieue. La jeune femme a été admirable face à Finkielkraut qui a fustigé la population de la banlieue , cette classe dangereuse, cette population aux odeurs... Ce sont ses mots; lui aussi les mettrait bien sous les barreaux, qu'on soit enfin tranquille, entre nous.
Francis Moury: de Bangkok, via internet il doit être possible d'écouter la radio (en podcast par exemple), alors, écoutez les remarques (remarquables) de la philosophe Judith Revel sur l'état de la France, de sa banlieue, elles sont remarquables. Qu'on ne vienne pas me dire que ce sont des propos de sociologue qui cherchent à relativiser, à excuser.
Ecoutez.
Écrit par : Denis Lair | 11/06/2009
Monsieur Moury,
Lisez également le texte de Stéphane Zagdanski inspiré de l'affaire Coupat, sur son site. www.zagdanski.com
Bonne lecture
Écrit par : Denis Lair | 11/06/2009
Pour Denis Lair :
Merci ! Je viens de l'ouvrir, le site de Zagdanski, avec difficulté car je n'ai qu'une connexion wifi ici si je veux écrire et lire confortablement, donc sur un fauteuil, assis, à une table. Sinon la connexion filaire, un peu plus rapide, est beaucoup plus inconfortable par une aberration de conception de l'espace... qui n'est pas le mien et que je ne puis donc changer à ma guise.
Bref... détails matériels contingents. J'en viens au contenu pensé.
J'ai cliqué sur "J'accuse" pour ouvrir le texte de Coupat dans le "Monde" que je connaissais déjà. Et ensuite, je n'ai pas compris à quel endroit cliquer pour lire le commentaire de Zagdanski : c'est un site assez laid et peu convivial mais on y voit les noms de grands traducteurs de Martin Heidegger tels que François Fédier, Gérard Granel.
Ce qui fait toujours plaisir.
Par contre je trouve agaçant de voir une belle photo d'un portrait peint de Hegel avec un autre nom en-dessous, et un titre de livre qui n'est pas de Hegel au-dessus. C'est trompeur pour le novice, donc potentiellement dangereux et pouvant l'induire en erreur. Enfin c'est un détail mais... gênant et qui me déplaît.
Cher Lair, tout ça pour dire : SVP le lien direct si vous voulez que je commente le commentaire. La France est byzantine ou elle n'est pas, va-t-on se dire en nous lisant ici et maintenant.
Ah une dernière chose : ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Je n'ai nulle part écrit que je "chérissais" les trois intellectuels que j'ai cités comme supérieurs à Sollers. Et tout ce qu'ils disent ou font peut ne pas m'être agréable ni devant être soutenu par moi. Je dis simplement ce que je dis. Là-dessus, je peux vous donner mes raisons détaillées pour préférer, dans la même génération, Régis Debray, André Gluksmann et Alain Finkielkraut. Mais ce n'est ni le moment ni le lieu tout de même, je pense, de vous les donner. J'ai écrit un commentaire critique de Coupat sous lequel il y a un forum dont l'objet est cela d'abord. Le reste, on y reviendra peut-être dans un texte séparé, pourquoi pas, à publier ici-même un jour. On se donne rendez-vous à cette prochaine occasion, donc... pour parler de ça, de ces trois-là. Sollers en revanche on en parle tout de suite parce qu'il soutient Coupat, que vous me citez son texte, que je le commente... on ne perd pas le fil excessivement et on reste dans la ligne du sujet. Conserver nos bonnes habitudes : Félix Ravaisson, "De l'habitude", Samuel Butler, "La Vie et l'habitude" et Aristote avant eux.
Pour Bob :
vous n'êtes pas byzantin au sens de Benda, vous, c'est certain ! Doit-on vous en féliciter pour autant ? Vos monologues "courant de conscience" de type joyciens ou faulknériens me parlent comme ils nous parlent à tous, à Juan, à Lair, aux autres aussi je suppose. Mais en dépit de la profonde sympathie qu'ils m'inspirent en raison de leur forme que j'adore littérairement depuis que j'ai découvert Joyce et Faulkner étant adolescent, ils me gênent pour plusieurs raisons.
La première est que vous n'argumentez pas, jamais vraiment comme on doit argumenter. Vous assenez, vous posez brut de décoffrage, des formules, des jugements sans donner trop de raisons. La forme de vos commentaires est une forme anti-intellectuelle, anti-rationnelle qui prétend s'insérer dans des débats dont la caractéristique est d'exiger de la raison et de l'argumentation.
La seconde, ce sont vos voltes-faces assez fréquentes qui me font soupçonner que vous marchez à l'instinct plutôt qu'à la permanence du jugement.
La troisième est que je vous soupçonne, pour tout dire, d'irrationnalisme. J'aime bien l'irrationnalisme lorsqu'il est lui-même pensé d'une manière rationnelle. Ce qui n'est jamais votre cas.
Écrit par : francis moury | 11/06/2009
je n'argumente pas!Cent textes pour argumenter serviraient à rien,donc je n'argumente pas j'avoue ou presque pas,je reste seul pour travailler,autrement c'est sans fin.
ma forme est anti-intellectuelle anti-rationnelle et ne doit pas s'insérer dans des débats dont la caractéristique est d'exiger de la raison et de l'argumentation.Ma forme est lire est mémoire souvenir.je ne suis pas anti intellectuel,j'aime le plaisir,le bohneur,l'intelligence,de grande parole intellectuel,cela me plait l'intellectuel quand il me touche,m'instruit,polémise en hauteur.quant à ma raison et mon irrationnalisme,je me soupçonne des deux.j'ai lu broch de large en travers,je le connais presque par coeur,et l'irrationnalisme aussi à ses raisons comme la raison,des centaines de pages de broch sur ça sont à méditer.Mais raison de base mes modèles raisonnables sont saint augustin,claudel(fait pas de publicité claudel juan ça m'étonne pas les mots de gadenne claudel c'est un dur!),et pascal,et j'espère d'autres mémoires d'outres tombes pour mon pays,en tout cas elles ont bien dit les raisons de la france,je me moque pas de cette mélancolie.mais vous me soupçonnez de trois choses,je ne vous soupçonne pas,je pense votre texte,il est plus méchant,que l'effet réel ou raisonnable auquel il aspire,il est raisonnable trop raisonnable.il est individuel n'embrasse pas la totalité,des questions qu'il soulève,il choisi!c'est le parti pris des choses choisies pas celui de ponge,son parti pris,ponge,il le prend avec avec tout ce qui ce présente.une cigarette p4 fait l'affaire.enfin tout votre texte relève sort de l'individuel,pas du solitaire,il faut chercher seul,l'individuel argumente traine,c'est bourgeois...encore...mais je me tais maintenant sur ce texte,je préfère passer du temps sur l'article de gadenne,et lire d'autres choses,ça fait trois quatre jours qu'on parle de votre article,maintenant il est temps de conclure,j'attends votre conclusion sans rien dire de plus
Écrit par : bob | 11/06/2009
Francis Moury,
Vous avez raison, le site de Stéphane Zagdanski a une page d'accueil qui est à refaire complètement. Cliquez sur l'image qui se trouve sous le titre Ubu-Maton, et vous lirez ainsi le texte.
Écrit par : Denis Lair | 11/06/2009
Oh vous savez, cher Bob, moi je ne force personne à écrire dans le forum d'un texte que j'ai écrit.
Et ces textes que vous écrivez, ma foi, ils sont écrits ici et maintenant pour produire plusieurs effets : qu'on sache ce que vous pensez, ce que vous aimez, ce que vous jugez.
Comme nous tous, en somme.
Il ne faut donc pas vous étonner qu'on vous réponde lorsque vous écrivez à quelqu'un.
Encore moins lorsque vous m'écrivez car j'ai une caractéristique que vous avez dû noter si vous fréquentez ce site depuis le début ou même depuis moins longtemps : je ne refuse que très rarement le dialogue à moins que celui-ci ne tombe à un niveau qui m'insupporte, auquel cas je brise là.
Bon... parler avec vous, c'est apprendre tout de même que vous argumentez "un peu" et que vos références seraient saint Augustin, Pascal et Claudel sans oublier quelques autres calibres.
Ce sont, je le reconnais bien aisément, d'excellents exemples de ce que j'attends de vous : des irrationnalistes - entendons-nous sur ce terme : il s'agit ici de deux philosophes et d'un poète tous les trois catholiques qui considèrent que le mystère de la croix supplante in fine toute raison, même s'ils en disent passionnément le rapport à la raison et au monde construit par cette raison, non moins qu'au monde ressenti et perçu par les sens ou nos émotions - exprimant leur irrationalisme d'une manière parfaitement rationnelle et communicable. Augustinisme n'est pas thomisme ni occamisme ni scottisme mais enfin augustinisme est rationalisme et mystique comme Karl Jaspers l'avait bien vu dans son étude de saint Augustin, comme Gilson l'avait bien vu dans une autre étude plus courte, comme Descartes est rationaliste et mystique si on lit bien Gouhier, Laporte, Alquié, et quelques bons commentateurs. Et comme Pascal... le Pascal de Léon Brunschvicg étant le même Pascal que celui de Lucien Goldmann ou de Ch.-M. des Granges.
A tel point qu'ils sont objets d'études, d'enseignement, et sujets de commentaires innombrables.
Si vous aimez saint Augustin, vous conviendrez que le traité de "La Trinité" maintient autant que "Les Confessions", la syntaxe, la grammaire, la pensée discursive, et une forme accessible aisément à toute personne de bonne volonté ? C'est le contenu qui est ardu car lui requiert bien d'autres qualités pour être appréhendé correctement. Vous n'écrivez pas comme ceux que vous me citez en modèle : je le regrette naturellement un peu, pour ma part, et me sens parfaitement le droit de vous le dire, de même, hic et nunc.
Mais enfin bref, le piège que vous me tendez est subtilement tramé et très bien mis en place car séduisant : finalement, sur ce forum, on parle pas mal de vous et avec vous. C'est de bien bonne guerre et d'une guerre dont j'aime les règles.
Vous constatez que cela ne me déplaît pas, et même que cela m'intéresse. La preuve, je vous réponds toujours très volontiers et suis ravi de vous compter comme lecteur, même hostile et même partiel car je suis bien certain que vous n'avez pas dû lire grand chose de ce que j'ai publié ces dernières années : il faut rattraper ce retard et vous saisirez peut-être mieux, alors, la cohérence de la totalité inachevée que cela représente.
Enfin, plus simplement, sous mon propre texte, je m'étonne en fin de compte de l'ampleur de vos questionnements et de vos références.
Car c'est un texte simple qui n'appelle pas explicitement ni précisément saint Augustin ni Pascal ni Claudel.
Ce texte critique - je le répète encore une fois afin que tout soit bien clair - cursivement, très clairement et très simplement, un vague, mais bien écrit et cultivé, discours anarchiste appelant à la subversion de l'ordre social, économique et moral, et il le critique point par point en raison de ses dangers et de sa médiatisation récente, en raison aussi du soutien dont il peut être l'objet de la part d'écrivains célèbres actuels - merci encore pour la recopie du petit rogaton de Sollers, au fait car, ici, vous m'avez fourni le grain à moudre - et en fonction de principes qui sont déjà établis et annoncés.
Je crois, en somme, que vous remontez trop haut ou que vous voulez nous emmener trop haut, en cette circonstance bien plus modeste.
Je déplore en somme que vous ne donniez pas plus simplement votre position, d'une manière sans équivoque.
"Très peu de gens croient en la vérité, pourtant, de ce petit nombre seulement, on peut dire qu'ils croient à quelque chose" à écrit magnifiquement Samuel Butler. Je sais que vous êtes de ceux-là mais...
Notez pourtant que je prend plaisir à vous lire, et grand intérêt : j'aime les lecteurs qui méditent ce qu'ils lisent même lorsqu'ils sont hostiles à ce que j'écris, in fine. Et vous méditez. Vous auriez été apprécié par Alain qui voulait qu'on méditât pour son propre compte, et pas pour un examen ni un concours. Le seul bon lecteur, c'est celui qui cherche le salut par les livres. Vous le savez bien comme moi, d'ailleurs...
Vous rebondissez sur de nombreuses choses et vos textes sont riches d'allusions et de pensées ramassées : encore une fois, cette forme vous convient : je lui reproche d'être plus littéraire que philosophique relativement à un texte qui est, malgré qu'on en ait, un texte de philosophie politique, ni plus ni moins. On peut cependant, cette belle forme, la passer elle aussi au tamis de la critique et du jugement : vous en conviendrez sans peine, je suppose ?
Voilà ce que je peux répondre à votre dernier texte et cette réponse, vous le noterez, en appelle éventuellement une de votre part.
Libre à vous de ne pas la donner, faute de temps ou parce que "travailler seul" est votre idéal.
A propos : travailler seul est aussi mon idéal, et mon temps est infiniment précieux en dépit de ce qu'on pourrait croire.
Pour certains, le temps c'est de l'argent.
Mais pour nous tous, c'est quelque chose de bien plus important encore, vous le savez : la mesure de l'écoulement de notre âge et de notre sang dans les veines d'un futur cadavre qui sera disséqué à son tour, tôt ou tard, si par hasard il est jugé digne de l'être. Ecrire, lire, répondre sont des activités qui vampirisent lentement mais sûrement celui qui s'y adonne. Or il se trouve que je dois retourner écrire ce que je pense après revision de LES VAMPIRES [I Vampiri] (Fr.-Ital. 1956) de Riccardo Freda. La boucle est ainsi bouclée de mon point de vue.
Libre à vous, dis-je donc, de n'en rien faire - et encore heureux qu'on soit libre ! ajouterai-je sans vous étonner - mais il y aurait matière à penser, dans ce cas - comme le disait Jacques Rivette, en critique sachant manier la formule fatale mais très mal à propos du grand cinéaste Don Siegel et d'un de ses meilleurs films noirs américains- qu'il se pourrait qu'il y ait une énigme... mais pas de sphinx.
Écrit par : francis moury | 11/06/2009
je travaille en dehors des livres,un travaille qui m'épuise,de plus je suis malade depuis longtemps.je rage de souffrir et du temps que je perds au travail pour 1600 euros pour 4,petit à petit on est devenus pauvre et cela aussi m'affecte.mais bien sur que je vous répondrais,là il faut faire dodo je me lève à 3h00.
Écrit par : bob | 11/06/2009
Cher Francis,
Je vous félicite et vous remercie pour ce texte de philosophie politique qui va à l'essentiel sur une question centrale avec talent, intelligence et courage. Comme souvent je suis d'accord avec votre point de vue.
Une société ne peut refuser de se défendre contre les criminels car elle risque la destruction complète. Il faut un minimum de volonté politique.
Au plaisir de lire votre futur article sur Les Vampires de Freda.
Écrit par : Samuel Gourio | 13/06/2009
Pour Samuel :
Merci cher Samuel : je suis bien content d'avoir un fidèle lecteur qui me soutient régulièrement même s'il n'est pas, je le sais bien, en tout d'accord avec moi. D'ailleurs, qui peut bien être d'accord en tout avec quelqu'un d'autre. Si Edgar Poe a fait dialoguer, dans une histoire extraordinaire ou dans une histoire grotesque et sérieuse, Monos et Una, c'est qu'ils étaient différents l'un de l'autre en dépit du sens de leurs noms ! Alors il est compréhensible que nous, qui ne sommes ni Monos ni Una, soyons régulièrement en mesure de dialoguer aussi, et plus aisément, étant encore plus différent, ne serait-ce que nominalement !
PS : Ah une précision, Samuel : mon texte sur LES VAMPIRES paraîtra sur LeCoindel'Oeil.com. Par contre vous devriez lire ici même assez bientôt une version revue et augmentée assez considérablement de ma critique de LES DEUX VISAGES DU Dr. JEKYLL parue initialement, en complément d'un d'un test technique du DVD Sony, sur le même Coindel'Oeil.com.
Pour Denis Lair :
Ca y est j'ai lu la prose mi-philosophique, mi-politique, mais n'arrivant pas vraiment à marier réellement les deux disciplines, c'est le moins que l'on puisse dire, de Stéphane Zagdanski.
Les deux citations de Heidegger m'ont intéressé mais il ne cite pas la source de la première, sur les fonctionnaires.
Je voudrais éventuellement la connaître car tout ce qui touche à Heidegger m'intéresse : je suis comme Pierre Aubenque qui lui avait consacré un séminaire à la chaire Etienne Gilson de l'Institut Catholique de Paris vers 1997 ou 1998. Je me demande d'ailleurs si ces séminaires, tous remarquables, ont été finalement édités ou non, comme le recteur en avait manifesté le souhait oralement ?
Quant à celle de Heidegger relatant le dialogue de Napoléon et Goethe, citée par Zadganski à partir de l'étude de Heidegger sur "Schelling" - mais enfin je rappelle à S.Z. qu'on doit, lorsqu'on cite, de préférence citer la référence complète afin qu'on puisse s'y reporter : partie, section, chapitre, paragraphe, pagination et édition exacte avec la date du tirage (même si dans ce cas précis je pense qu'il s'agit de Gallimard NRF - Bibliothèque de philosophie, cela ne suffit pas : il manque tout le reste ! Qu'un Grenier à Louis-le-Grand ait passé une année à nous citer des extraits de texte sans nous donner les sources, admettons, car c'était des cours oraux, et elles étaient en général presque toutes admirables et parfaitement insérées dans un discours précis et détaillé, structuré, sectionné... mais S.Z. n'est pas du même calibre et on ne peut lui passer un tel manquement) elle m'a aussi beaucoup intéressé car il semble en apparence qu'elle réponde à ma propre citation de Jean Hyppolite placée en exergue de mon propre texte. Mais ce n'est qu'une apparence. Pour Hegel aussi, l'esprit est liberté et la politique n'est qu'un figure inférieure de son incarnation. La religion, l'art, la philosophie sont des figures supérieures à la politique. Il n'y a donc nulle contradiction entre Hegel et Heidegger, de ce point de vue. Et puis cela m'amuse de voir Heidegger résumé à une vague formule de quelques mots relativement à sa conférence sur la technique : c'est un abus ahurissant lorsqu'on connaît la complexité de la pensée de Heidegger, et la variété de ses cours !
Concernant la cabbale juive et le "rapiéçage" du mal qui ne peut être jamais parachevé, écoutez... c'est très intéressant, cela me donne envie de relire la belle étude de David Bakan, Freud et la tradition mystique juive, éd. Payot, coll. B.S.P., Paris 1964 que mon parrain le Dr. Francis Pasche, alors président de la S.P.P. avait d'ailleurs préfacée et que Albert Memmi avait post-facée. Je suis certain que Juan l'appréciera en connaisseur émérite de G. Scholem.
Mais du rôle politique qu'elle joue chez un anarchiste et de son utilisation à cette fin, que dire ?
Il me semble que Coupat tire un peu la cabbale par les cheveux. Vous savez le problème du mal, dans l'histoire des religions, dans l'histoire de la philosophie, c'est un vaste sujet. Vous ne croyez tout de même pas que Zagdanski va justifier l'anarchisme en nous citant un mystique juif préoccupé, légitimement, par un problème religieux et métaphysique autrement sérieux ?! Je ne suis pas certain que l'usage que Coupat et lui font des mystiques juifs serait très appréciés par les autorités religieuses concernées, si elles lisent tout cela. En tout cas, cela vaudrait la peine, dans une telle occurence, qu'une autorité juive se penche sur la question pour désapprouver publiquement ces aberrations.
Quant au restant du texte, franchement... que vous dire ? Que vous dire que vous ne sachiez déjà à mon avis tant c'est évident ?
C'est une charge irrespecteuse et outrancière qui tire sur tout et tout le monde, qui glorifie Coupat, voue aux gémonies le Président actuel de la République et ne peut convaincre personne tant sa virulence est excessive, et tant ses propos sont grossiers.
C'est une apologie de Coupat qui est en petite partie justifiée relativement à sa culture d'ailleurs assez relative et qui ne peut guère faire illusion, à son style imitant d'ailleurs le style de quelqu'un d'autre mais enfin l'imitant bien parce que l'ayant lu attentivement sans doute, mais totalement injustifiée relativement au fond de sa pensée objective et au fond des actions préco.
C'est donc une apologie de Coupat contre laquelle je m'inscris globalement tout autant en faux que contre la lettre de Coupat elle-même.
Vous n'attendiez rien d'autre que cette conclusion je présume ? C'est ce qui la précède qui vous intéressera davantage, à mon avis, et pour cause, car ce sont les seuls éléments intellectuellement réels et excitants du texte de S.Z. : les citations et les éléments d'histoire de la philosophie et d'histoire des religions ! Le reste n'est qu'une poudre aux yeux aveuglante qui lui fait perdre la vue et le sens de la mesure... dont il est donc la première victime.
Jupiter dementat quos vult perdere.
Ne jamais l'oublier.
Je suis tout de même surpris, mon cher Lair, de la facilité avec laquelle certains esprits cultivés prennent le parti du mal contre le bien, du désordre contre l'ordre en croyant lutter pour la justice.
On l'a lu dans nos livres d'histoire, on l'a lu dans nos romans - j'ai d'ailleurs bien apprécié la belle citation que S.Z. a placée en exergue, celle d'Honoré de Balzac qui est un de mes auteurs français favoris, et qui n'est plus assez lu aujourd'hui alors que lire Balzac c'est lire la vérité du monde et la vérité absolue, métapsychologique, de la comédie humaine : Baudelaire, Alain, Albert Béguin, Francis Pasche le savaient bien - on l'a vu dans des documentaires et des films de fiction mais lorsqu'on le voit apparaître pour ainsi dire "in vivo" sous nos yeux dans des textes surgissants du sol, on a de la peine à le croire et de la peine pour ceux qui les écrivent.
Leur légitime insatisfaction de la réalité telle qu'elle est devrait trouver à mieux s'employer qu'à prôner des actions criminelles ou à défendre, en allant chercher Dieu sait quel texte obscur, ceux qui les prônent. En somme, Zagdanski lui aussi, devrait alternativement compléter ses lecture des bons auteurs européens, et alternativement aider les vieille dames à traverser la rue ou leur faire le ménage gratuitement, plutôt que de se piquer de penser notre époque en défendant un anarchiste révolutionnaire appelant de tous ses voeux le chaos et la destruction.
Si le chaos lui plaît tant que ça, il n'avait qu'à faire des études de science économique, et se faire embaucher comme "trader" : il eût été servi ! Là il eût pu se vanter d'avoir contribué à la destruction de l'ordre établi, ou du moins de l'avoir fait vaciller. Le chaos ? La conséquence d'une conséquence, Keynes et les autres sophistes à la mode en ont parlé parce qu'ils avaient lu vaguement Nietzsche, et quelques penseurs écossais ou anglais.
On connaît déjà cette histoire... on la connaît bien depuis 1929 en tout cas. "Expérience, connaissance" : en fait, Coupat et Zagdanski devraient relire Léon-Louis Grateloup (op. cit., éd. Hachette, Paris 1957) au lieu de citer des mystiques juifs et des métaphysiciens allemands !
Écrit par : francis moury | 14/06/2009
il fallait donc que je dise quelque chose,pas que je réponde à vos arguments,pour ce que vous avez dis dans votre texte et vos commentaires.ce que je reproche à votre texte c'est des arguments!j'aurais aimé un texte sans arguments,et les arguments sont là,universitaires complexes comme choisis complexe pour se protéger des commentaires,d'ailleurs,les commentaires sont assez peu nombreux par rapport aux derniers commentaires ouverts chez juan.je suis sur que bien auraient voulu dire un mot sur votre texte que vous dites être philosophique et politique,et une réponse à coupat,à sa lettre.et en dehors des citations et des propositions,je ne vois rien de pensé.C'est très commun et les élections européennes,montre en miroir vos dires jugement morale répressions(les 28/100 de sarcozy).et ceux de coupat(les écologistes européens de cohn bendit).Vous parlez de l'état un si vieux et beau mot qui n'est plus que peau de chagrin,la crise l'ayant sauvé de son sens.l'état avec sa police et la gendarmerie et sa guerre défensive et sa grande utilité pour la sécurité dans la nation.pourtant cette police et cette gendarmerie à part sa grande efficacité pour le service des impôts,ne satisfait en rien ce que vous souhaité.et la police pour coupat elle agit comme guerre offensive.et vous dites la différence entre la guerre défensive de la police et de la gendarmerie et la guerre militaire offensive pour sauver la patrie.mais francis moury,notre grand problème c'est que nous ne somme plus des combattants ni même d'anciens combattants,nous avons sauté plusieurs génération de guerre,et ni vous ni coupat sont en guerre,ni moi,notre individu s'est dissout dans la masse et 60/100 de cette masse est dans l'honnête doute,elle change d'avis comme de chemise,elle n'est pas une masse aux valeurs dégradées,ni une masse encore optimiste comme chez dostoïevsky qui a encore l'éspoir religieux,dans les démons même le nihilisme à son aveux,et ses culpabilités,et dans crime et châtiment le rédemption par la foi.et nous n'avons pas non plus renversement des valeurs de nietzsche ,et ni même chez junger non n'avons pas la guerre comme expérience intérieure avec ses valeurs ses hiérarchies,la masse est sans valeurs,et vos propositions ressemblent à des décrets soufflés à l'oreille d'un président.pourtant toutes vos mesures ne changeront rien au contraire.Vous pouvez écouter ce qui se dis dans une cour d'école d'enfant de cp pour savoir ce qui nous attend des guerre techniques,numériques,ça lutte contre le mal c'est le bien.nous ne sommes pas des combattants,nous n'avons même plus le choix dans les guerres,les guerres passées nous ont montré la fin de la guerre comme expérience intérieure,comme individu sacrifié,comme péguy,dont claudel disait ce n'est pas un artiste mais un héros au sens du héros dans ces textes et dans son comportement.un dégout de la politique et ses manières est bien mérité.un espoir voilé dans la guerre s'entend chez les travailleurs,quelle guerre il ne savent pas mais les nerf à bout disant il faut mettre de l'ordre.mais ils ne savent pas qu'individu ils ne seront rien.vos propositions seraient recevables si vous souhaiterez remplacer démocratie par dictature,mais vous êtes bourgeois démocrate et vous tenez à ce qu'on vous dise courageux.julien coupat lui peut être que contrairement à vous ou moi aura peut être un avenir,il juge la glèbe,un jour il sera en guerre contre la glèbe,il devra répondre à wernher von braun"la nature ne connait pas l'extinction;tout ce qu'elle connait,c'est la transformation.tout ce qu'elle continue à m'enseigner,renforce ma foi dans la continuité de notre existence spirituelle après la mort"cité au début du génial" l'arc en ciel de la gravité" de thomas pynchon.pour sollers c'est le texte qu'il attendait depuis ses débuts,sa révolution,grâce à l'éducation sans faille de la société du spectacle.vous me demandez ce que je juge:et bien c'est moi à mon temps,et mon temps contre moi,j'avoue avoir était incapable de d'écrire le bien,et que face au mal,j'ai vu des hommes,et je ne peut rien trouver pour dire qu'il ne sont pas le mal.j'ai fait peut de mal mais le peu me hante et que je n'ai pas pris ma chance quand j'ai reçu la main de dieu sur moi,la grâce vous est donné vous savez les langues mortes,sculter,dessiner,écrire comme un ange est vous ne savez pas quoi en faire alors vous faites tout génialement pour un temps,il la grâce vous quitte,et si vous me parlez de saint augustin de la trinité je suis entièrement d'accord avec vous le lire se fait mais saisir le sens total de la trinité même augustin ne l'a pu vraiment,mais dans les confessions vous savez ce qu'est le grâce la force,savoir tout faire.j'ai regrettais aussi longtemps d'être pauvre et sans amis riches qui me donneraient une maison pour ne plus écrire que pour dieu et les hommes,augustin a eu cette chance,et ses poumons malades qui lui ont permis une démission et une retraite de rétheur,j'avais le mal quand cela est arrivé,j'avais 43 ans,je n'ai pu trouver l'homme riche,je l'ai presque trouvé,il m'a aidé par deux fois mais pas totalement comme je le voulais.alors aujourd'hui mon état est comme celui de pascal quand il ne peut plus écrire ses pensée sa prière pour le bon usage des maladies ne m'a jamais aidé,mais les livres des livres m'ont vraiment aidé,et dans le mur du temps junger dit que ces instants magiques reviennes souvent chez les même personne,j'espère,je crois.mais ce présent et ses solutions m'affectent,pour tout dire je les trouves prétentieuses souvent méchantes de plus en plus haineuses de plus en plus dites avec détachement,alors de coupat ou de vous je ne m'y trouve pas,mais je ne trouve pas moi le bien à faire.mais je cherche qui trouve le bien,je suis responsable en lecteur.
Écrit par : bob | 14/06/2009
Cher Francis,
Vous êtes l'Ignatius J. Reilly de notre temps.
Écrit par : myrna minkoff | 15/06/2009
Pour Myrna :
Eh bien j'ai recherché qui était ce personnage sur Google : j'ai découvert que c'en était un... stricto sensu !
Je vous remercie pour cette amusante découverte qui m'a d'ailleurs intéressé.
J'ai ensuite lu ce qui le caractérise et, ma foi, certains éléments m'en ont paru bien positifs, en nombre peut-être supérieur aux éléments négatifs ?Si bien que je pensais pouvoir éventuellement prendre votre comparaison pour un compliment. Mais ce compliment émane d'un pseudonyme qui est celui d'un personnage du même roman, et dont la relation est presque en permanence contradictoire à Reilly, si j'ai bien lu ce que j'ai lu ! Ce qui me laisse augurer certaines difficultés dialectiques - stricto sensu aussi, concernant ce terme technique : son sens grec original donc - donc certaine tendance permanente à la contradiction.
Tant et si bien que ce compliment pourrait être, émanant d'une telle signature, une réelle critique masquée sous la forme classique d'un compliment ?
Eh bien soit, chère "Myrna"... j'en accepte l'augure !
Et puis après avoir vu une Myrna Loy, en spectateur, je puis dire à présent que je correspond avec une Myrna Minkoff, en qualité différente.
Je ne vais pas m'en plaindre puisque c'est bien la preuve que "Je suis vivant !" (cf. le beau film italien d'Aldo Lado qui porte ce titre en français, et dont le véritable titre original est lui-même double : "La Corta notte delle bambole di vettro / Malastrana") et que ce que j'écris est vivant aussi.
Écrit par : francis moury | 15/06/2009
Partant en vacances, je ferme les commentaires de cette note.
Merci pour la qualité générale de vos échanges.
Amitiés.
Écrit par : Stalker | 16/06/2009