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09/12/2008
Leçons sur l'Enfer de Dante de Galilée
«Dante est la braise qui passe sur nos lèvres et descelle notre bouche.»
Bruno Pinchard, Pour Dante, Présentation (Honoré Champion éditeur, 2001), p. 11.
À propos des Leçons sur l'Enfer de Dante de Galilée, un superbe volume, remarquablement illustré et postfacé par Jean-Marc Lévy-Leblond, édité par Fayard (distribution : Les Belles Lettres).


Il s'agit donc de montrer que l'Enfer de Dante, en obéissant lui aussi à de rigoureuses lois physiques, est une vue de l'esprit dont la réalité est parfaitement plausible : le génie de Dante même, décrit comme un «chorégraphe et architecte de la plus sublime sagesse» (p. 38), surpasse celui des plus grands mathématiciens puisque, seul, il est descendu au Royaume duquel, Galilée ironise selon Lévy-Leblond (ironie dont je ne suis pas bien certain), il est si difficile de revenir (p. 37). Pourtant, il y a dans ces commentaires, autant qu'une volonté de polémique (contre un savant dont les thèses sont erronées aux yeux de Galilée) et d'éloge, la certitude (y compris dans l'esprit de celui qui commente) que les sciences et les arts commencent, irrévocablement, à s'éloigner les unes des autres. Point ici la lumière torve, selon l'expression de Vladimir Weidlé, du «crépuscule des mondes imaginaires». Cette séparation ne cessera, jusqu'à notre époque, de s'accroître même si demeurent quelques tentatives, comme la mienne, de nourrir la littérature de certaines des intuitions scientifiques les plus éminemment poétiques.
Dante dans la Zone.
Tu n'écriras pas mon nom.
La main de Dante n'est pas celle de Sollers.
La langue de Dante selon Bruno Pinchard.
La vertigineuse expérience humaine de Dante.
Notes
(1) Rappelons qu'existait à l'époque toute une littérature consacrée exclusivement aux plans et mesures de l'Enfer, comme le rappelle G. Agnelli dans Topo-cronografia del viaggio dantesco (Milan, Hoepli, 1891).
(2) Leçons sur l'Enfer de Dante, op. cit., pp. 137-163.
(3) Voir, pour cette formulation célèbre, Galilée, L'Essayeur (traduction de Christiane Chauviré, Les Belles Lettres, 1979), p. 141.
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